Rhodia est parvenu à un accord avec ses banques

Rhodia a tenu ses promesses. Le chimiste avait assuré que son plan de refinancement serait bouclé avant Noël (voir ci-contre). Il a annoncé deux jours avant l'échéance que ses 23 banques créancières avaient approuvé les mesures présentées le 8 décembre dernier.Le groupe va donc pouvoir ré-échelonner sa dette exigible mi-janvier et détendre une situation financière sur laquelle pèse un endettement supérieur à 2 milliards d'euros. Pour cela, Rhodia a obtenu le maintien d'un ligne de crédit de 970 millions d'euros, à laquelle va s'ajouter une nouvelle ligne de crédit syndiqué d'un montant de 758 millions d'euros. Enfin, une augmentation de capital de 300 millions d'euros sera lancée au premier semestre 2004.Le feuilleton Rhodia aura tenu en haleine la communauté financière depuis quelques semaines. Car le chimiste avait besoin d'un accord unanime de ses créanciers pour mettre en route son plan. En d'autres termes, le refus d'un seul d'entre eux aurait conduit la société à sa perte. Les rumeurs se sont d'ailleurs multipliées ces derniers jours sur un éventuel blocage, tandis que le groupe faisait part de l'avancée des négociations, annonçant avoir rallié à son plan d'abord huit banques (représentant 80% de la dette bancaire) puis une vingtaine, mais sans pouvoir affirmer jusqu'ici que l'unanimité était obtenue.C'est donc désormais chose faite. Et le marché semble soulagé. Malmenée depuis le début du mois, l'action gagne 12,54% mardi soir, qui viennent s'ajouter aux 6,51% déjà accumulés la veille, alors que le marché commençait à parier sur un accord rapide.Reste qu'avant de retrouver la totale confiance des investisseurs, Rhodia devra certainement montrer les résultats des mesures annoncées suite à la démission de l'ancien patron Jean-Pierre Tirouflet (parti à l'automne et symbole pour certains des errements stratégiques du groupe). L'idée est désormais de recentrer le portefeuille stratégique (voir ci-contre). Cela passe par une "simplification de ses structures opérationnelles", devant déboucher sur 165 millions d'euros d'économies en 2006. Cela passe aussi par des cessions. Elles devraient se monter à 700 millions d'ici à la fin de 2004.Négociations compliquées avec les hegde fundsRécemment des rumeurs ont couru selon lesquelles un groupe de fonds spéculatifs menés par le financier George Soros pourrait demander à Rhodia le remboursement à hauteur de 125% d'un placement privé de 290 millions de dollars. "La négociation est engagée. Elle est compliquée. Aux investisseurs initiaux de ce placement, des compagnies d'assurances, se sont substitués des hedge funds au comportement plus agressif", a expliqué Jean-Pierre Clamadieu, le directeur général de Rhodia, au cours d'une conférence téléphonique. Mais celui-ci pense pouvoir parvenir à un accord.
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