Dernière ligne droite pour l'offre d'Alcan sur Pechiney. Ce lundi matin, le Conseil des Marchés Financiers (CMF) a donné son feu vert à l'opération. Le CMF a précisé qu'une action du fabricant d'aluminium français devrait être échangée contre au moins 0,6 action de son concurrent canadien.La tentative de l'association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) de Colette Neuville a donc échoué. Vendredi, on apprenait en effet que la passionaria des petits actionnaires avait informé le CMF des raisons pour lesquelles les modalités de l'offre d'Alcan étaient "inacceptables" (lire ci-contre). Une position suivie par l'autre association de petits actionnaires, l'Appac. Mais ce déchaînement n'aura pas été suffisant pour convaincre le CMF. La deuxième étape de l'opération était l'accord de Bruxelles. Cette dernière est intervenue en milieu d'après-midi. Elle ne faisait d'ailleurs aucun doute. La Tribune l'annonçait dans son édition de lundi et Reuters en avait eu confirmation dans la matinée. Le commissaire Mario Monti n'a donc pas hésité. Il est vrai qu'Alcan a montré beaucoup de bonne volonté, acceptant plusieurs concessions, notamment la cession de 4 à 5% des actifs du nouvel ensemble (lire ci-contre). Parmi les actifs cédés, Alcan a notamment cité les activités aérosols et cartouches d'aluminium ainsi que sa participation dans les laminoirs d'AluNorf et de Neuf-Brisach (Haut-Rhin). Par ailleurs, le groupe canadien s'est également engagé à céder en licence les technologies très pointues d'électrolyse développées par Pechiney.Ce feu vert de la Commission était déterminant: depuis les premiers jours de son offre, Alcan avait prévenu qu'il abandonnerait l'affaire en cas de refus de Bruxelles. Reste à obtenir l'accord des autorités américaines, ce qui ne devrait pas poser de problèmes. La décision est attendu dans la soirée.Rappelons qu'Alcan propose un prix de 48,50 euros par action Pechiney, prix auquel s'ajoutera 1 euro par action en cas de réussite à 95% de l'offre publique. Les dispositions de cette proposition, qui a finalement obtenu l'aval des dirigeants de Pechiney, sont jugées "illisibles" par l'Adam. Cette dernière, déboutée par le CMF, pourrait tenter de se reporter vers une action en justice. Mais la fusion aura vraisemblablement lieu malgré tout.Le titre Pechiney, qui avait été suspendu vingt minutes à l'ouverture, a repris sa cotation en hausse de 0,39%. Dans l'après-midi, l'annonce du feu vert de Bruxelles a accéléré le mouvement, le titre terminant en hausse de 1,35%, à 47,30 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:46

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