Le patron de Grundig évincé

Rien ne va plus chez Grundig, qui n'a plus que quelques semaines pour trouver un investisseur et éviter le dépôt de bilan. Le patron du groupe électronique allemand, Hans-Peter Kohlhammer, a été démis de ses fonctions mardi, à l'issue d'une réunion extraordinaire du conseil de surveillance. L'avocat et expert comptable Eberhard Braun a été désigné pour le remplacer, a indiqué l'entreprise. Cette annonce intervient alors que le groupe turc d'électronique grand public Beko a renoncé lundi à son projet de rachat de l'entreprise allemande en grandes difficultés. En moins de deux mois, c'est le deuxième investisseur à se retirer des négociations, après le taïwanais Sampo, alors que Grundig cherche à sortir de l'ornière financière où il se trouve depuis plusieurs années.Le groupe allemand, qui fabrique notamment des téléviseurs et des autoradios et emploie 1.300 personnes outre-Rhin, n'a plus que quelques semaines pour trouver un investisseur, a précisé un porte-parole qui n'a pas exclu l'éventualité d'un dépôt de bilan. "Ce n'est pas une question de jours mais plutôt de semaines", at-il déclaré, tout en indiquant que le groupe avait "des contacts prometteurs avec d'autres parties intéressées". En 1997, après le désengagement du groupe néerlandais Philips et la reprise par un consortium bavarois formé par Anton Kathrein, des banques et des compagnies d'assurances, Grundig avait entamé sa restructuration. Mais après avoir dégagé un léger bénéfice en 1998, l'entreprise a rapidement replongé dans le rouge. "Grundig a perdu 150 millions d'euros en quatre ans", expliquait alors son PDG Anton Kathrein.L'homme d'affaires a alors sauvé une première fois Grundig de la faillite en acquérant 49% du capital, en 2000. Il détient aujourd'hui 89 % du groupe, le reste étant aux mains de financiers. Puis, en 2001, il a dû réduire les effectifs du groupe, qui réalisait un chiffre d'affaire de l'ordre de 1,4 milliard d'euros. Sur un total de 6.000 personnes, plus de 1.000 emplois ont été supprimés. De plus, le groupe s'est attelé à des cessions pour un montant de 70 millions d'euros. Ainsi, en juin dernier, Grundig a cédé son activité décodeurs à Thomson Multimédia. Mais cela s'est avéré insuffisant, et la direction de Grundig s'est donc mise en quête d'un partenaire stratégique. Grundig a accusé en 2001 une perte de 150 millions d'euros, et a indiqué s'attendre pour 2002 à une perte de 75 millions d'euros.
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