Certains analystes s'attendaient à un trou d'air (voir ci-contre), ce qui dans le cas de L'Oréal signifie un semestre de croissance bénéficiaire limitée à un chiffre. Finalement il n'en a rien été. Sur le premier semestre, L'Oréal est parvenu à réaliser un résultat net opérationnel (avant exceptionnels et goodwill) part du groupe de 908,4 millions d'euros. Il traduit une hausse de 14,9%, bien meilleure que les +3,9% attendus en moyenne par le consensus Bloomberg. Mieux encore, dans un climat déprimé, le leader mondial des cosmétiques affiche une croissance bénéficiaire très proche des 16% qu'il a réalisés en moyenne au premier semestre des 10 exercices précédents.Pourtant, l'environnement s'est révélé largement défavorable. Entre guerre en Irak, SRAS et baisse du dollar, les ventes ont reculé de 3,2%, à 7,14 milliards d'euros. Mais dans le même temps, le groupe a bénéficié "de la maîtrise des coûts industriels, du cadencement des dépenses publi-promotionnelles et de la gestion des risques de change", souligne le communiqué. Les analystes avaient bien anticipé ce phénomène. Mais ils avaient sous-estimé le potentiel de L'Oréal. En témoigne le résultat d'exploitation de 1,13 milliard d'euros (+9%), alors que le pronostic moyen selon Reuters était de 1,04 milliard. Comme à l'accoutumé, c'est bien entendu la division cosmétique qui en a réalisé l'essentiel avec un résultat d'exploitation de 1,1 milliard.Ce sont enfin la contribution de Sanofi-Synthélabo (en hausse de 17,7%) et la baisse des charges financières (compte tenu de la réduction de l'endettement et de la détente des taux) qui ont permis au groupe d'afficher quelques points de pourcentage supplémentaires au niveau de la croissance bénéficiaire.Les observateurs, qui n'attendaient de bons chiffres que pour le second semestre, devraient donc être d'ores et déjà rassurés. D'autant que le PDG, Lindsay Owen-Jones, a confimé l'objectif de croissance à deux chiffres des résultats en précisant toutefois que les données du premier semestre n'étaient pas extrapolables pour l'année.Reste tout de même un point sur lequel le marché aimerait avoir quelques éclaircissements. Détenteur d'un peu moins de 20% du capital de Sanofi-Synthélabo, L'Oréal est lié à Total (autre actionnaire du laboratoire) par un pacte qui court jusqu'en décembre 2004. Il est prévu que cet accord soit reconduit tacitement sauf si l'une des parties le dénonce un an avant l'échéance (voir ci-contre). On pourrait donc avoir du nouveau avant la fin de l'année. Or, comme L'Oréal n'a jusqu'ici rien dit de déterminant sur ce point, certains espèrent que le sujet sera abordé rapidement.Après une ouverture en hausse sensible, mercredi matin, l'action est revenue sur ses gains et perd 2,4% en fin de journée, à 63,15 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:40

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