La Deutsche Bank a achevé 2002 sur une note décevante

Avec 397 millions d'euros, la Deutsche Bank peut bien présenter un bénéfice net 2002 plus de deux fois supérieur à celui enregistré en 2001, les investisseurs restent circonspects vis à vis de la première banque allemande. Après avoir cédé plus de 3% en matinée à Francfort, le titre limite sa baisse à 1,64% en milieu de journée à 38,40 euros. Les résultats affichés par la Deutsche Bank ressortent en deçà des attentes des analystes et ce, aussi bien pour le quatrième trimestre que pour l'ensemble de l'exercice 2002. Ainsi, la banque présente pour les trois derniers mois de l'année écoulée un bénéfice imposable de 237 millions d'euros alors que les marchés espéraient un chiffre compris entre 375 et 758 millions d'euros. Pour la totalité de 2002, la Deutsche Bank enregistre un bénéfice imposable de 3,5 milliards d'euros (en hausse de 96% par rapport à la même période de l'an dernier) mais les marché attendaient plus: entre 3,7 et 4,1 milliards d'euros.La Deutsche Bank fait tout de même mieux que ses grandes concurrentes allemandes. La Commerzbank vient d'afficher la première perte annuelle de son histoire (lire ci-contre). Quant à Dresdner et HVB, ces deux établissements devraient également terminer 2002 dans le rouge.Si la Deutsche Bank a pu garder la tête hors de l'eau, c'est essentiellement grâce à un vigoureux programme de cessions d'actifs. Sur l'ensemble de l'année, ces ventes ont rapporté 3,5 milliards d'euros, dont 537 millions sur le quatrième trimestre. Durant les trois derniers mois de 2002, la Deutsche Bank a vendu les 9,3% qu'il détenait dans Deutsche Boerse AG, ses 7,5% dans Continental AG, sa part de 6,1% dans Suedzucker AG et ses 7,5% dans Buderus AG (fabricant d'équipements de chaffage). Dans un communiqué, l'établisssement bancaire allemand souligne que "les revenus tirés de la vente d'activités périphériques et de participations industrielles ont été utilisés pour renforcer l'activité opérationnelle et le bilan" du groupe. Cette stratégie de recentrage devrait se poursuivre dans les mois qui viennent. La Deutsche Bank détient actuellement des participations dans Linde AG (10,1%), Heidelberger Zement AG (8,9%), Allianz AG (3,6%), DaimlerChrysler AG (12,1%), MG Technologies AG (9,1%), Bayer AG (0,6%), RWE AG (1,5%) et Fiat SpA (1,6%).Hors cessions d'actifs, le tableau est moins rose. La Deutsche Bank a pâti comme l'ensemble du secteur bancaire allemand de la mauvaise conjoncture, à la fois outre-Rhin où le nombre de faillites d'entreprises avoisine les 40.000 et au niveau international. Tout ceci s'est traduit dans les comptes par des provisions pour créances douteuses d'un montant de 1,9 milliard d'euros, dont 423 millions au quatrième trimestre. On peut noter que le rythme de constitution de ces provisions semble ralentir puisqu'au troisième trimestre, La Deutsche Bank avait dû passer une provision de 790 millions d'euros. La Deutsche Bank s'est vu aussi contrainte de déprécier un certain nombre d'actifs comme sa filiale de télévision câblée Telecolumbus, "en prévision de la vente" de cette dernière. Il reste que dans ce contexte difficile, la Deutsche Bank s'estime bien armée pour faire face à 2003. La banque insiste sur les efforts de réduction des coûts qui ont été menés. Sur un an, plus de 9.000 postes ont été supprimés, les coûts de fonctionnement ont été réduits de 17% l'an dernier, à 19 milliards d'euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.