Le Japon renfloue Resona pour 14 milliards d'euros

Le gouvernement japonais vient une nouvelle fois au secours du système financier japonais chancelant. Ainsi, Resona, la banque spécialisée dans le financement de PME et issue de la fusion récente d'Asahi Bank et de Daiwa Bank, a demandé le 17 mai au gouvernement 1.960 milliards de yens (13,9 milliards d'euros environ) pour renflouer ses caisses. Et le ministre de l'Economie et des Finances, Heizo Takenada, a annoncé vendredi matin que l'Etat japonais accepté de verser cette somme au groupe. Ce refinancement prendra la forme d'un rachat d'actions ordinaires et préférentielles, accompagné d'une réduction de capital. A l'issue de l'opération, le gouvernement japonais possèdera les deux tiers des droits de vote de Resona. La réalisation de ce rachat devrait intervenir à la fin du mois de juin, après l'Assemblée générale des actionnaires de Resona prévue le 27 juin prochain.Cette "nationalisation" à peine masquée arrive à temps. Resona était en effet tout proche du gouffre. Sa spécialisation l'a en effet mis au premier rang des victimes de la déflation qui ravage le pays depuis une dizaine d'année et qui a entraîné la faillite de nombreuses petites sociétés à travers tout le Japon. Le ratio de solvabilité de l'établissement était ainsi tombé à 3,78% après le refus des auditeurs de comptabiliser dans les fonds propres du groupe les crédits d'impôts prévus et les provisions pour créances douteuses. Or, aucune banque japonaise ne peut poursuivre son activité avec un ratio inférieur à 4%. L'action du gouvernement devenait donc urgente. Avec le renflouement public, Resona devrait voir son ratio de solvabilité remonter à 12,2%.Mais évidemment, cette aide publique n'est pas gratuite. Heizo Takenaka a ainsi annoncé un plan drastique. Au premier chef pour les cadres dirigeants de la banque. 72 d'entre eux sur 277 devraient être remerciés et un nouveau président nommé. Il s'agirait d'Eiji Hosoya, directeur général adjoint actuel d'East Japan Railways. Par ailleurs, le groupe bancaire devra réduire de 30% ses dépenses de personnel, diviser par deux son portefeuille d'action (aujourd'hui d'un montant de 1.700 milliards de yens) et réduire de moitié ses créances douteuses.Un plan ambitieux et douloureux, donc, mais nécessaire. Car il n'est pas sûr que les contribuables japonais acceptent encore de mettre la main à la poche. En 1999, Daiwa Bank avait déjà reçu 1.100 milliards de yens de l'Etat pour renflouer ses caisses. Le groupe a désormais le sentiment de tenir sa dernière chance. Mais, le directeur général de Resona Kenji Kawada, s'est voulu rassurant. "Cette fois-ci nous voulons créer une gestion qui nous permette de maîtriser tous nos risques", a-t-il assuré. Reste à faire en sorte qu'il ne s'agisse pas d'un voeu pieux.
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