Artémis lance une obligation convertible en actions Bouygues

La holding de la famille Pinault, Artémis, actionnaire principal de PPR, a annoncé ce matin le lancement d'obligations convertibles en actions Bouygues. Cette émission s'élèvera à 450 millions d'euros et sera proposée à des institutionnels. Les bons auront une durée de 5 ans et un rendement de 1,5% par an. Les chefs de file de l'opération seront Morgan Chase, BNP Paribas et CAI Lazard. Artémis dispose par ailleurs d'une option pour une émission supplémentaire de 50 millions d'euros.Que signifie une telle opération ? Fin 2002, Artémis possédait 7,8% du capital de Bouygues. Et la société est liée à la famille propriétaire de TF1 par un pacte d'actionnaires. Cette émission pourrait donc apparaître comme le moyen pour Artémis de se débarrasser de cette participation sans rompre le pacte, et de réaménager sa dette. Mais, selon Bouygues, cette analyse n'est qu'à moitié vraie. Le groupe de BTP indique en effet que cette émission est avant tout "une opération de gestion de la dette d'Artémis qui ne concerne pas directement Bouygues". Artémis reste en effet possesseur de ses actions Bouygues jusqu'à l'échéance de ces convertibles au 26 juin 2008. A cette date, plusieurs possibilités se présenteront pour la holding Pinault. Soit le prix de l'action Bouygues est inférieur au cours de référence majoré de la prime de conversion, et Artémis reste alors possesseur de ses titres. Soit, au contraire, l'action Bouygues a progressé. Artémis pourra alors choisir entre rembourser les détenteurs de ses obligations en leur distribuant ses actions Bouygues ou bien conserver ses actions en payant en numéraire. Artémis s'est d'ailleurs empressé de son côté de confirmer que cette émission ne signifiait pas "un désengagement du capital de Bouygues". A l'appui de ces affirmations, les deux sociétés ont annoncé que le pacte d'actionnaires avait été prolongé jusqu'au 4 décembre 2007. "Une telle prolongation illustre les excellentes relations entre Artémis et Bouygues", conclut le même communiqué.A noter par ailleurs que l'assemblée générale des actionnaires de PPR se tient aujourd'hui. Dans une interview au Figaro, Serge Weinberg a répondu par avance aux critiques déjà exprimées par Colette Neuville. La présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) s'est en effet émue de l'importance des dividendes versés par PPR. Selon elle, ces dividendes sont supérieurs aux bénéfices et cette politique est imposée par Artémis. Mais pour Serge Weinberg, le taux de distribution des dividendes est de 34%, un chiffre comparable à la plupart des entreprises du CAC 40. Selon lui, "bien que contrôlé par Artémis, PPR est géré de façon autonome". En clôture à Paris jeudi, le titre PPR progresse de 3,91% à 69,10 euros. Bouygues, lui, gagne 0,13% à 22,32 euros.
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