Swiss tranche dans sa flotte et ses effectifs

Mayday... Mayday... Les dirigeants de Swiss lancent un appel de détresse aux pouvoirs publics. Dans un communiqué, la compagnie aérienne issue de l'effondrement de Swissair indique qu'elle a besoin de 500 millions de francs suisses (333 millions d'euros) pour mener à bien une restructuration devenue inéluctable. Le président du conseil d'administration de Swiss, le néerlandais Pieter Bouw, a été très clair sur ce point: "la Suisse a besoin de Swiss et Swiss a besoin de la Suisse", a-t-il déclaré en préambule de la conférence de presse sur le nouveau plan de restructuration de la compagnie, qui prévoit 3.000 suppressions d'emplois et une réduction de 30% de la flotte. "Cette jeune compagnie ne peut être un succès que si elle est pleinement soutenue par le peuple, ce qui n'est pas le cas actuellement", a-t-il poursuivi. Swiss a déjà eu recours aux deniers publics. Après la faillite de Swissair, en octobre 2001, c'est une injection de 2 milliards de francs suisses qui avait permis à la nouvelle entité de voir le jour. Cependant, depuis son lancement en avril 2002, Swiss ne parvient pas réellement à s'imposer. Dans un contexte caractérisé par la crise du transport aérien, la guerre en Irak, l'épidémie de pneumopathie atypique et la concurrence de plus en plus vive des compagnies low-cost, les plans de restructurations succèdent aux plans de restructuration. La compagnie a déjà connu trois programmes de réduction des coûts.Cette fois encore, il s'agit de faire des économies en procédant à un "redimensionnement fondamental". En clair, la compagnie va couper dans ses effectifs, avec 3.000 suppressions d'emplois - Swiss comptait 12.222 salariés à la fin décembre 2002 -, et la réduction de près d'un tiers de la flotte. En conséquence, Swiss ne comptera plus à l'avenir que 18 long-courriers, 21 moyen-courriers et 35 avions régionaux. Ces modifications s'appliqueront dès l'entrée en vigueur de l'horaire d'hiver 2003, à l'automne. Ces mesures devraient permettre de générer 1,06 milliard d'euros d'économie. A l'heure actuelle, Swiss perd environ 1,3 million d'euros par jour. A en croire le communiqué publié mardi, la compagnie n'avait pas le choix: "seules les sociétés en bonne santé et bien positionnées seront à même de survivre", affirme-t-elle. "Le conseil d'administration a la conviction que les mesures adoptées constituent un fondement solide pour l'évolution future de Swiss". Reste à savoir si les autorités suisses voudront bien une fois de plus remettre la main à la poche. Le gouvernement suisse tiendra demain sa réunion hebdomadaire à Berne et discutera de la situation de Swiss, a fait savoir sans plus de détails le ministre de l'Economie Joseph Deiss. Selon un porte-parole de Swiss, les 500 millions réclamés par la compagnie aérienne pourraient prendre la forme d'une ligne de crédit bancaire ou d'une aide des pouvoirs publics.
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