France Télécom lance une OPE sur Orange

Les analystes attendaient depuis longtemps une telle opération, et bien c'est fait: France Télécom a annoncé ce matin le lancement d'une offre publique d'échange simplifiée sur les 13,8% de l'opérateur mobile Orange qu'il ne détenait pas déjà.Selon France Télécom, les actionnaires d'Orange devraient bénéficier d'une prime supérieure à 21% par rapport aux trois derniers mois. Les actionnaires d'Orange recevront 11 actions France Télécom contre 25 actions Orange. Ce qui valorise la filiale à 9,94 euros par titre, sur la base des cours de vendredi soir.Pour les actionnaires qui avaient souscrit à l'introduction d'Orange en février 2001 (à un prix de 9,5 euros), le profit aura donc été de 4,63%. Une performance modeste, mais qui s'avère bien supérieure à celle du marché (qui a reculé de plus de 40% sur la période) et à celle de la maison-mère (qui a elle aussi plongé depuis février 2001).L'Etat restera majoritaire chez France TélécomAu total, cette offre, qui devrait courir du 12 septembre au 7 octobre, porte sur 6 à 7 milliards d'euros. Elle sera financée grâce à 95 millions de titres détenus en autocontrôle et par émission de 218 millions d'actions nouvelles. Pour France Télécom, la prise de contrôle à 100% d'Orange lui permettra de récupérer la totalité du cash généré par les lucratives activités de téléphonie mobile de ce dernier.Selon le communiqué publié par l'opérateur historique, l'Etat restera au-dessus du seuil de 50% dans le capital de France Télécom au terme de l'opération.France Télécom confirme ses objectifs et réduit sa detteSimultanément à cette annonce, le groupe a réaffirmé ses objectifs de parvenir, sur l'ensemble de 2003, à une croissance comprise entre 3 et 5% de son chiffre d'affaires pro forma, de dégager un résultat d'exploitation au-dessus de 9,2 milliards d'euros, et un REAA (résultat d'exploitation avant amortissement des immobilisations) de 16,8 milliards d'euros. Surtout, l'opérateur dévoilé les derniers chiffres concernant sa dette. Au premier semestre, le fardeau financier du groupe a été réduit de 18,7 milliards d'euros, à 49,3 milliards net au 30 juin, contre 68 milliards au 31 décembre 2002. Pour parvenir à ce résultat, FT s'est servi des 15 milliards levés à l'occasion de son augmentation de capital, de 2 milliards d'euros de cash-flow, de 1,2 milliard d'euros de cessions et de 1,3 milliard issus d'effets de changes favorables. Pour l'instant, les 1,5 milliard d'euros tirés de la cession de Wind n'ont pas été comptabilisés. L'opérateur français a, dans la foulée, publié ses résultats définitifs au titre du premier semestre, des chiffres conformes à ceux dévoilés fin juillet (lire ci-contre). Ainsi, le bénéfice net par du groupe du premier semestre est ressorti à 2,5 milliards d'euros, contre une perte de 12,2 milliards d'euros l'an passé. Le résultat opérationnel a fait un bond de 46% à 4,65 milliards d'euros. Une performance à mettre sur le compte de l'activité de téléphonie mobile du groupe. En effet, le bénéfice d'exploitation pro forma d'Orange au premier semestre a généré une croissance de 67,5% à 2,086 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires a progressé de 9,4% en données pro forma, et de 6,9% en données historiques, à 8,61 milliards d'euros. Des performances qui expliquent la volonté de France Télécom de prendre le contrôle à 100% de cette activité.Enfin, Wanadoo, la filiale de France Télécom qui regroupe ses services Internet, portails, sites marchands et annuaires, a réalisé au premier semestre un résultat d'exploitation pro-forma de 60 millions d'euros, contre une perte de 28 millions d'euros à la même période de 2002. Le chiffre d'affaires, en données pro-forma, a progressé de 30,8% à 1,22 milliard d'euros.Suite à l'annonce de l'OPE lancée par France Télécom sur Orange, la cotation des actions de ces deux groupes a été suspendue à la Bourse de Paris jusqu'à 10H00. En fin de journée, France Télécom perd 3,89% à 21,72 euros, tandis qu'Orange gagne 12,07%, à 9,47 euros.latribune.frArcelor à la place d'Orange?En cas de succès de l'OPE sur Orange, l'opérateur mobile va être retiré de la cote. Va alors se poser le problème de son remplacement au sein du CAC 40. Plusieurs fois donné favori lors des précédentes modifications, mais jamais retenu, Arcelor pourrait bien cette fois être l'heureux élu. Pesant 6,4 milliards d'euros, le groupe était en effet la trente-sixième capitalisation parisienne au 31 juillet dernier. Et surtout, la stucture de son actionnariat devrait jouer en sa faveur en vue du prochain passage du CAC à la méthode du flottant. Ce lundi, l'action gagne 5,5%, également soutenue par une note d'UBS, qui a relevé son objectif de cours sur la valeur.
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