La panne électrique américaine, aubaine pour les équipementiers

C'est un véritable coup de projecteur dont bénéficient ce mardi les équipementiers électriques européens sur leurs Bourses respectives. Les leaders mondiaux du secteur que sont ABB et Siemens profitent en effet d'un fort courant acheteur, qui permet au premier de s'envoler de 9,72%, à 7,90 francs suisses, et au second de prendre 1,99%, à 54,75 euros.Paradoxalement, c'est la gigantesque panne d'électricité (qui a touché l'Est des Etats-Unis la semaine dernière) qui semble à l'origine de ce coup de projecteur. Car elle a mis en évidence la faiblesse du réseau local destiné à assurer la transmission et la distribution de l'électricité.Dès lors, des modernisations vont être nécessaires. Kurt Yaeger, PDG de l'Electric Power Research Institute en Californie, les estime entre 50 et 100 milliards de dollars pour les prochaines années.Ces travaux devraient donc en toute logique profiter aux groupes qui se sont spécialisés dans la transmission et la distribution d'électricité, tels ABB et Siemens.C'est en tout cas ce que relève Goldman Sachs dans une étude. Dans le cas particulier d'ABB, "une hausse de 25% de la demande permettrait d'augmenter de 5% les ventes de la division et, sur une base pro forma, entraînerait une hausse de notre estimation de bénéfice par action à 0,38 dollar au lieu de 0,31", précise le bureau d'analystes.Bref, le groupe helvético-suédois pourrait avoir beaucoup à gagner. Tout comme son concurrent allemand. Siemens en est d'ailleurs conscient. "Il y a énormément d'opportunités (...). Il va y avoir beaucoup de pressions sur le gouvernement fédéral pour qu'il donne au public un réseau électrique sûr et fiable", lançait lundi Bud Grebey, porte-parole de Siemens USA.Toutefois, que ce soit chez Siemens ou chez Goldman Sachs, on veille à tempérer les excès d'optimisme. L'intermédiaire financier note ainsi que les contrats ne devraient pas arriver avant la fin 2004 ou 2005. Un point de vue que partage un porte-parole de Siemens en Allemagne, qui estime que "les gros contrats liés à la panne ne sont pas pour demain".Les observateurs n'oublient pas non plus Alstom, le Français étant également présent sur ce marché. Avec un gain de 2,26%, la réaction des investisseurs est toutefois loin d'être euphorique. Il faut dire que les récents ennuis financiers du groupe restent présents dans les esprits. Mais surtout, il convient de rappeler que les éventuels contrats concerneront principalement la branche T&D... dont Alstom est en train de se séparer.
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