La banque HSBC délocalise massivement vers l'Asie

Les délocalisations dans l'industrie, on connaît depuis longtemps: du textile à l'automobile, on ne compte plus les groupes européens et américains qui ont transféré leurs usines en Asie ou - de plus en plus - en Europe de l'Est. Mais le mouvement semble désormais s'amorcer à grande échelle dans les services, comme en témoigne l'annonce faite par la banque britannique HSBC.Ce groupe bancaire international a en effet déclaré jeudi soir qu'il allait supprimer 4.000 emplois en Grande-Bretagne pour les transférer en Inde, en Malaisie et en Chine. Etalées sur les trois années à venir, ces délocalisations entraîneront la fermeture de plusieurs centres d'appels téléphoniques de la banque situés en Angleterre et au Pays de Galles. Des centres de traitement administratif seront également affectés.HSBC, qui a repris voici quelques années l'ancienne Midland Bank, possède l'une des principales banques à réseaux de Grande-Bretagne et y emploie 55.000 personnes. La banque a affirmé vouloir favoriser les départs naturels, mais a précisé que des licenciements ne pourraient être évités.Selon Bill Dalton, directeur général de l'établissement, ces suppressions de postes sont "la seule manière de garantir la sécurité de l'emploi pour notre personnel dans l'ensemble du monde. En tant que l'un des plus importants établissements de services financiers au monde, HSBC a la responsabilité" vis-à-vis de ses clients, employés et actionnaires, de "rester efficace et compétitive". HSBC est sans aucun doute le groupe bancaire le plus authentiquement international au monde. Originaire d'Asie - son sigle correspond à l'ancienne Hong Kong and Shangai Banking Corporation - le groupe est très présent en Chine et dans l'ensemble des pays d'Extrême-Orient, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, ainsi qu'en Grande-Bretagne. Ce qui lui rend d'autant plus facile un transfert d'activité vers les pays d'Asie.D'une envergure spectaculaire, cette décision de délocalisation ne fait cependant que confirmer l'ampleur du mouvement naissant de transfert hors d'Europe d'activités de services. Ces derniers mois, des décisions similaires ont été annoncées en Grande-Bretagne par les assureurs Aviva et Prudential, les supermarchés Tesco, l'opérateur télécoms BT, etc... Pour les entreprises originaires de pays anglophones, l'Inde se révèle particulièrement attractive. Le pays, qui a déjà fait venir de très nombreuses entreprises informatiques occidentales, offre en effet une main d'oeuvre souvent très qualifiée, parfaitement anglophone et, bien sûr, très bon marché. Dans ces conditions, certains prévoient que la délocalisation d'activités de services, et notamment financières, vers l'Asie prendra une ampleur considérable dans les années à venir. Selon une étude de Deloitte Consulting, les services financiers pourraient délocaliser 350 milliards d'euros d'activités de systèmes d'information d'ici à 2008, ainsi que 2 millions d'emplois, vers l'Inde et les pays avoisinants. Et le mouvement pourrait toucher bien d'autres fonctions. En l'étendant aux centres d'appel, HSBC montre que des activités en contact direct avec la clientèle peuvent être transférées. Des banques d'affaires américaines réfléchiraient également au transfert partiel d'activités de recherche.
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