Imbroglio sur la date des noces d'Air France et KLM

De fuites dans la presse en déclarations officielles, le feuilleton du mariage annoncé entre Air France et KLM ne cesse d'animer la chronique médiatique. C'est particulièrement vrai ce vendredi. Dans ses éditions de ce matin, la presse néerlandaise affirmait qu'un accord avait été trouvé entre les deux compagnie en vue d'une fusion, le gouvernement batave ayant même, selon elle, donné son aval à l'opération. Celle-ci devrait être annoncée mardi, soutenait un analyste de la banque Fortis, cité par Reuters. Les autorités néerlandaises ne semblent guère avoir goûté cette abondance de rumeurs. Le ministère des Transports a démenti avoir donné son feu vert au mariage, indiquant par la voix de son porte-parole que "les négociations progressent mais il n'y a toujours pas d'accord. Ces sources ne sont pas correctes". Ces dénégations gouvernementales corroborent les déclarations d'un représentant syndical de KLM, selon qui un accord d'alliance entre les deux compagnies pourrait intervenir "dans une semaine ou deux, et non dans quelques jours". Selon différentes sources, Amsterdam s'inquiéterait du sort qui serait réservé dans le cadre de l'alliance à Schipol, le principal aéroport du pays, et dont dépendent des milliers d'emplois. L'analyste de Fortis indique dans sa note de recherche que les Pays-Bas "conserveront par le biais d'une 'golden-share' le contrôle des droits d'atterrissage sur le sol néerlandais". La tenue lundi à Paris à quelques heures d'intervalle d'un comité central d'entreprise extraordinaire et d'un conseil d'administration alimente néanmoins les spéculations, tout comme la convocation pour le même jour d'un conseil d'administration exceptionnel d'Alitalia. La compagnie italienne souhaite rejoindre le tandem en voie de constitution. La probabilité de voir le mariage entre Air France et KLM se concrétiser rapidement est renforcée par les déclarations de Francis Mer jeudi soir. Le ministre français de l'Economie a confirmé l'imminence d'un "accord de fusion". Mercredi, le secrétaire d'Etat aux Transports avait indiqué avoir "bon espoir" que le rapprochement entre Air France et KLM puisse intervenir "en début de semaine prochaine". Cet imbroglio autour de la date supposée du mariage ne semble cependant pas signifier que cette fusion puisse être remise en cause. Le schéma de l'opération prend progressivement forme. Francis Mer a ainsi confirmé que cette fusion entraînerait "mécaniquement" la privatisation, c'est-à-dire le passage de l'Etat (français) en-dessous des 50%.Le quotidien néerlandais de Volksrant rapporte que la fusion déboucherait sur la création d'une holding commune dans laquelle Air France détiendrait une participation majoritaire. Selon le journal allemand Börsen-Zeitung, la compagnie française détiendrait 80 à 85% de la nouvelle holding contre 15 à 20% pour KLM. Cette holding serait, d'après De Volksrant, basée à Paris, et l'action KLM serait radiée de la Bourse d'Amsterdam. Les détenteurs d'actions KLM seraient invités à échanger leurs titres contre des actions Air France cédées par l'Etat français à un prix qui n'a pas encore été déterminé. En Bourse, l'action KLM a terminé la séance vendredi à Amsterdam sur un bond de 3,8% à 11,86 euros. Le titre Air France a en revanche souffert, terminant la journée sur une chute de 4,86% à 13,52 euros.
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