Le marché apprécie la prudence de TF1 dans le dossier Kirch

TF1 hésite encore. La chaîne déboursera-t-elle entre 350 et 450 millions d'euros pour s'installer en Allemagne ? Son PDG, Patrick Le Lay, y est favorable et souhaite s'engager aux côtés du producteur américain Haim Saban pour reprendre une partie des actifs du pôle télévision de l'ancien empire Kirch. Mais le groupe Bouygues, principal actionnaire de TF1, est très réticent à financer une opération jugée coûteuse. Il accorderait tout au plus 100 à 150 millions d'euros à sa filiale, et se refuserait à une augmentation de capital pour financer l'opération (lire ci-contre).Cet attentisme de TF1 a profité au titre, qui prend 2,97%, à 21,83 euros à la clôture. Les investisseurs semblent rassurés par le fait que la probabilité d'un investisssement de TF1 dans le dossier Kirchmedia est "plus en plus faible", selon les analystes de CIC Securities. "Si Bouygues bloque toute augmentation de capital, je ne vois pas comment TF1 va pouvoir investir dans ProSieben, d'autant que le groupe s'était fixé deux contraintes: ne pas détériorer son endettement, et surtout prendre le contrôle de la chaîne", relève de son côté Olivier Cattan, analyste de Fideuram Wargny. D'un autre côté, pas d'augmentation de capital signifie pas de dilution, ce qui peut expliquer la hausse du titre ce jour, note-t-il. "Si les deux conditions - un investissement limité et pas d'augmentation de capital - sont vraiment imposées par Bouygues, ceci implique que ce dernier a changé tout à fait son discours depuis le mois de septembre 2002", juge le CIC Securities. Bouygues avait annoncé en septembre qu'en cas de décision par TF1 d'aller en Allemagne, le groupe suivrait une éventuelle augmentation de capital, rappelle la maison de courtage, qui souligne que "le montant (pour l'augmentation de capital) qui circulait il y a quelques mois était de 500 millions d'euros". Toutefois, "Bouygues s'est endetté cette année avec le renforcement dans Bouygues Telecom, dont la visibilité est bonne", note CIC Securities, ajoutant que, si le ratio de fonds propres du groupe lui permettrait éventuellement d'investir plus de 150 millions d'euros, "le manque de visibilité sur certaines activités du groupe pourrait inciter à la prudence".
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