Commerzbank a annoncé mercredi les premiers résultats annuels négatifs de son histoire. En 2002, la banque a enregistré une perte avant impôts de 372 millions d'euros, un chiffre en ligne avec les attentes des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une fourchette de 360 à 380 millions d'euros de pertes.En 2001, l'établissement était parvenu à dégager un bénéfice imposable de 43 millions d'euros, après un confortable bénéfice de 2,2 milliards d'euros en 2000. Après impôts, la perte annuelle de Commerzbank atteint 298 millions d'euros pour 2002, contre un bénéfice net de 102 millions en 2001. La perte nette s'est particulièrement creusée au quatrième trimestre, s'établissant à 272 millions d'euros, contre une perte de 25 millions à la même période l'année précédente. Selon un porte-parole de la banque, Commerzbank a vu ses résultats plombés par un net recul des produits sur commissions et sur les activités de courtage.Seul point positif au quatrième trimestre, les provisions pour créances douteuses ont été réduites à environ 300 millions d'euros, contre 436 millions au trimestre précédent. Sur l'ensemble de l'année, le volume total de provisions a néanmoins fortement augmenté, s'établissant à 1,32 milliard d'euros, soit une progression de 42 %. Le ratio de fonds propres de la banque s'est amélioré, à 7,3% en 2002, contre 6% en 2001, et ce grâce notamment à la cession de sa participation dans le Crédit Lyonnais.En dépit de ces pertes, l'établissement entend verser un dividende à ses actionnaires. Mais il devrait être divisé par quatre par rapport à 2001, et ne sera pas supérieur à 0,10 euro.Dans cette conjoncture difficile, le patron de l'établissement, Klaus-Peter Mueller, a annoncé que Commerzbank allait accélérer son programme de cession d'actifs pour endiguer les pertes. "Nous allons intensifier la vente de participations non stratégiques dans le domaine de la finance et de l'industrie", a-t-il déclaré, afin de "financer de nouvelles acquisitions, de renforcer les fonds propres de l'établissement et de concentrer ses activités sur son coeur de métier".La banque avait déjà cédé, en novembre dernier, l'essentiel de son gestionnaire d'actifs américain Montgomery à la banque américaine Wells Fargo pour une somme non communiquée. Commerzbank a également vendu sa part de 3,9% dans le français Crédit Lyonnais pour 386 millions d'euros.Actuellement, Commerzbank détient notamment 10% du spécialiste allemand des gaz industriels Linde et 6,5% du conglomérat industriel Man. La banque possède également 9,9% du numéro un mondial des équipements d'imprimerie Heidelberger Druckmaschinen, 10,5% du fabricant allemand d'équipements de chauffage Buderus et 58,7% du courtier en ligne Comdirect. Klaus-Peter Mueller a toutefois précisé qu'il ne vendrait qu'à condition que le prix soit approprié. Par ailleurs, il a annoncé un plan de réduction des coûts de fonctionnement. L'objectif est de les ramener à 4,5 milliards d'euros à l'horizon 2004. L'an dernier, les frais fixes avaient déjà baissé de 12%, à 5,15 milliards d'eurosCe programme d'économies "ne se fera pas sans suppressions d'emplois", a souligné Axel von Ruedorffer, directeur financier. Quelque 4.300 suppressions de poste sont déjà programmées. Ce sombre tableau confirme la passe difficile que traverse l'ensemble du secteur bancaire allemand. Et les analystes n'attendent pas non plus de résultats brillants des autres grandes banques d'outre-Rhin, Deutsche Bank, HypoVereinsbank et Dresdner Bank, confrontées à différents problèmes: baisse continue des cours boursiers, exposition à des faillites majeures, vague de dépôts de bilan en Allemagne.En fin d'après-midi, à la Bourse de Francfort, le titre se replie de 0,16% à 6,37 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:26

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