Davos, pour quoi faire ?

Une fois de plus, les apparences ne plaideront pas en faveur des organisateurs du Forum économique mondial. Les avions privés seront sagement alignés sur le tarmac de l'aéroport de Zurich. Les convois de limousines multiplieront les aller-retour entre la capitale financière helvète et la petite station des Grisons (pour ceux qui auront renoncé à l'hélicoptère). Le Belvédère aura revêtu ses plus beaux atours de palace d'hiver.Tout cela serait-il du pain béni pour les anti-Davos ? Pas vraiment. Car à Bombay, les altermondialistes se demandent comment capitaliser sur leur succès et, faute de trouver une réponse convaincante, commencent à perdre de leur superbe.Et puis les apparences sont, sinon trompeuses, au moins extrêmement réductrices. Des quelque 2.100 participants issus de 94 pays présents à Davos, une proportion significative viendra des pays émergents et organisations non gouvernementales. Sur le commerce mondial ou l'Irak, les questions qui fâchent ne seront pas éludées. Mieux : les personnalités les plus éminentes, du directeur général de l'OMC Supachai Panitchpakdi au vice-président américain Dick Cheney, seront souvent là pour y répondre.Vendredi, une rencontre informelle pourrait ainsi jeter les bases d'une reprise des négociations commerciales internationales, au point mort depuis l'échec de Cancun en septembre. Samedi, Dick Cheney pourrait présenter une vision moins unilatérale de la politique étrangère américaine. L'élargissement de l'Union Européenne pourrait lui-même être directement affecté si, comme on peut l'espérer, la venue sur place du Premier ministre turc et du très probable futur chef du gouvernement grec permet une avancée vers la réunification de Chypre.Naturellement, aucun de ces dossiers ne sera réglé dimanche, quand le forum fermera ses portes. Mais comme le constate le doyen de l'université de Yale, Jeffrey Garten, dans les colonnes du Financial Times de lundi : "La valeur de Davos, c'est d'être un baromètre. On n'en repart jamais en n'y ayant rien appris". C'est déjà beaucoup.
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