Jusqu'ici la panacée des Coréens et autres constructeurs asiatiques, les petites voitures pas chères font leur entrée au Salon de Francfort. Les entrées de gamme, encore appelées "low cost" de l'automobile, pourraient rencontrer de plus en plus de succès, en particulier dans les pays d'Europe de l'Ouest.Figurant dans les travées du Salon aux côtés des modèles haut de gamme d'Aston Martin ou de Jaguar, ces voitures sont présentées comme l'avenir de l'industrie, pour une certaine clientèle du moins. En effet, selon Mark Fulthorpe, analyste pour la société d'études CSM Worldwide, "le créneau de l'entrée de gamme, qui représente environ 5% du marché européen, va croître assurément".Cet avis est aussi partagé par Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Centre d'études sur l'industrie automobile de Gelsenkirchen en Allemagne. Pour lui "le développement de voitures économiques est une tendance importante chez les Européens et les Asiatiques, qui visent les revenus modestes dans les grands pays d'Europe occidentale".Or, la hausse du prix de l'essence accompagnée par la réticence des Européens à consommer devraient contribuer au succès de ces voitures bon marché et qui leur sont destinés.La plus connue de ces voitures, ou en tout cas celle dont tout le monde parle, est la Logan de Renault. Mais la concurrence présente aussi ses modèle "low cost". Ainsi, aux côtés de la Logan, on pourra trouver la Citroën C1, la Peugeot 107 ou encore la Volkswagen Fox. Et Fiat en profite pour ressortir sa Panda, l'un des plus anciens modèles de voiture d'entrée de gamme à bas prix.Ce qui caractérise tous ces modèles est le fait que leur lancement sur le marché s'est fait récemment, à un prix de vente inférieur à 9.000 euros. Certes fournies sans accessoires et autres gadgets électroniques, ces voitures respectent cependant les normes locales nécessaires pour trouver acquéreur.Et contrairement à ce que suggérait le marché, les ventes sont au rendez-vous. En tout cas, la Logan lancée en juin en Allemagne et en France, vendue 8.000 euros, devrait dépasser les espérances de ventes fixées par Renault. Ce dernier misait sur 20.000 à 30.000 exemplaires commercialisés sur l'année, et ce chiffre devrait être largement surpassé."Le succès est tel que Renault tend à limiter le nombre d'exemplaires destinés à l'Europe occidentale, de peur que ce modèle ne porte atteinte aux ventes de sa (citadine) Twingo, plus chère", a indiqué Mark Fulthorpe. "Le report d'un an du lancement de la nouvelle Twingo pour en améliorer le design n'y est sans doute pas étranger", a-t-il estimé. De leur côté, les Peugeot 107 et Citroën C1 doivent être produites à 30.000 exemplaires chacune en 2005 et à 50.000 unités chacune à partir de 2006. Toutes deux rencontrent aussi un succès plus grand qu'attendu. Quant à la Fox de Volkswagen, le groupe, qui rencontre des problèmes financiers depuis le début de l'année, compte sur ce modèle pour l'aider à redresser la barre.Pour fabriquer ces modèles au moindre coût, les constructeurs installent les usines de montage dans les pays à la main d'oeuvre bon marché, notamment en Europe de l'Est. Ainsi, la Logan est fabriquée en Roumanie par Dacia, les 107 et C1 en République tchèque dans une usine commune avec Toyota et la Panda de Fiat en Pologne. La Fox, pour sa part, est fabriquée au Brésil.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:54

Partager :