Le Nasdaq n'exclut pas de relever son offre sur le LSE

La présidente de Nasdaq International, Charlotte Croswell, évoque mardi matin l'éventualité d'une relèvement de l'offre de la bourse américaine des valeurs technologiques sur le London Stock Exchange, la bourse de Londres. Elle attend pour cela une recommandation du LSE ou une offre concurrente. Sa proposition actuelle valorise le LSE à 2,9 milliards de livres soit 3,98 milliards d'euros.

Le Nasdaq envisagera de relever son offre d'achat sur la bourse de Londres, le London Stock Exchange, si ce dernier est prêt à recommander à ses actionnaires d'accepter un prix plus élevé ou si une offre rivale supérieure est lancée, a déclaré mardi à Reuters Charlotte Crosswell, la présidente de Nasdaq International. "Il y a deux cas dans lesquels il pourrait y avoir un changement: si le LSE fait une recommandation et s'il y a une offre concurrente", a dit Charlotte Crosswell.

Le marché américain, qui détient déjà 28,75% du capital de la Bourse de Londres, a présenté lundi une offre d'achat sur le solde à 1.243 pence par action. Cela représente un montant global de 2,9 milliards de livres (dette comprise), soit 3,98 milliards d'euros. Sans la dette, l'offre est de 2,7 milliards de livres.

Le LSE a rejeté l'offre du Nasdaq lundi dans la journée, sa directrice générale, Clara Furse, jugeant que cette OPA "ne reconnaît pas la performance de croissance exceptionnelle et les perspectives de notre groupe sur une base autonome". Le Nasdaq, déçu, a toutefois décidé de maintenir son offre.

L'offre faite par la place de marché américaine représentait une prime de 54% par rapport au cours de clôture du LSE du 1er mars 2006, date à laquelle le LSE avait annoncé avoir été approché par la place américaine. Elle représentait également 27,9 fois le bénéfice attendu par le LSE en 2005/2006 (exercice clos en mars) et 24,9 fois le bénéfice attendu en 2006/2007.

Le Nasdaq, qui souhaite créer un nouveau géant des places boursières mondiales, met également en avant les avantages qu'une telle fusion présenterait. L'ensemble comprendrait quelque 6.400 sociétés cotées, avec une capitalisation boursière de 6.300 milliards de livres, explique le groupe américain. Il indique en outre qu'il veut, en cas de fusion avec le LSE, conserver la marque et le modèle économique du Britannique. Ce dernier continuera à avoir son propre conseil d'administration, promet également le Nasdaq.

En outre, pour le Nasdaq, cette fusion devrait être génératrice de synergies de coûts, en technologie et en termes de revenus. Le groupe ne dévoile pas encore ses prévisions, mais promet de les donner rapidement.

De plus, l'Américain indique qu'une telle opération serait aussi dans l'intérêt des acteurs de marchés. "Une de nos premières responsabilités est de réduire le coût total des échanges pour les utilisateurs des marchés tout en offrant de meilleurs services", explique le Nasdaq. "Dans ce contexte, nous nous engageons à ne pas augmenter les tarifs de courtage pour au moins les trois années à venir", ajoute le groupe américain.

L'offre du Nasdaq sur le London Stock Exchange (LSE) était certes attendue. Son timing n'en est pas moins révélateur. Elle intervient une dizaine de jours après l'initiative de sept grandes banques d'investissement de créer une plate-forme d'échanges alternative aux Bourses traditionnelles, et une semaine après l'abandon par la Deutsche Börse de son projet d'offre sur Euronext, concurrente de celle du New York Stock Exchange (NYSE).

L'initiative des sept banques a de quoi inquiéter potentiellement les gestionnaires des Bourses, qui pourraient voir une partie de la liquidité du marché partir ailleurs, rendant ainsi ces mêmes Bourses obsolètes. Un risque encore virtuel, mais pas irréel. Le Nasdaq veut ainsi accélérer la consolidation pour acquérir une taille suffisamment compétitive.

L'abandon par Deutsche Börse de ses visées sur Euronext rend d'autre part plus vraisemblable la fusion entre Euronext et le NYSE, et moins vraisemblable une initiative alternative du New York Stock Exchange sur le LSE. Le Nasdaq cherche ainsi à profiter du fait que son concurrent américain est occupé ailleurs.

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