La croissance française s'est élevée à 2% en 2006

Selon l'estimation précoce de l'Insee publiée ce matin, le PIB a gagné entre 0,6 et 0,7% au quatrième trimestre et 2% sur l'année, en bas de la fourchette que s'était fixée le gouvernement. Dans l'ensemble, les économistes tablaient sur une croissance de 0,5% au quatrième trimestre et de 2,1% sur l'ensemble de l'année.

Alors que l'Allemagne a publié ce matin un taux de croissance de 2,7% pour 2006, la France suit loin derrière avec une hausse de 2% de son PIB (produit intérieur brut) sur l'année. C'est le bas de la fourchette comprise entre 2% et 2,5% que s'était fixée le gouvernement pour l'élaboration de son budget 2006. Et encore plus loin des 3,8 % de l'Espagne ou des 5,3 % de l'Irlande. "Pour la première fois depuis 1994, la France réalise une croissance inférieure à celle de l'Allemagne, avec 0,7 point d'écart. Cela confirme qu'après s'être réformée massivement,
l'économie allemande récolte aujourd'hui les fruits de ses efforts", indique Marc Touati, président de l'ACDE, l'Association pour la connaissance et le dynamisme économique.

L'estimation précoce de l'Insee fixe entre 0,6% et 0,7% la croissance au quatrième trimestre. Dans l'ensemble, les économistes tablaient sur une croissance de 0,5% au quatrième trimestre et de 2,1% sur l'ensemble de l'année. "Cela signifie que l'augmentation du PIB est proche de 0,65% au quatrième trimestre, ce qui est une bonne surprise: la croissance du quatrième trimestre en glissement annuel est de 2,3% et l'acquis de croissance, c'est-à-dire la progression théorique du PIB si l'activité s'arrêtait de tourner, pour 2007 est déjà de 0,8%", indique Dominique Barbet économiste chez BNP Paribas.

L'institut de statistique précise que les premiers résultats détaillés seront publiés le 20 février, tandis que les résultats détaillés seront communiqués le 30 mars. "Il n'y a pas de quoi verser dans l'euphorie: ce chiffre vient après une stagnation du PIB au troisième trimestre. Le rebond est donc quasiment mécanique, et surtout, il ne présage en rien de l'avenir", nuance Nicolas Bouzou, chez Asterès. En attendant les comptes détaillés du 30 mars, les économistes tentent d'en évaluer le contenu, compte tenu des statistiques déjà publiés.

"La croissance du PIB avait été nulle au troisième trimestre en raison d'un déstockage important qui s'est traduit par une chute de la production industrielle. Au quatrième trimestre, la production industrielle a été faible mais la consommation des ménages en produits manufacturés a été plus forte qu'attendu (en hausse de 1,1% par rapport au trimestre précédent, ndlr). Le comportement des stocks s'est avéré très volatile en 2006, créant une plus forte incertitude sur la croissance du quatrième trimestre", souligne-t-on chez HSBC.

Les économistes s'accordent sur ce point: le "mieux" du quatrième trimestre par rapport à leurs estimations proviendrait de la balance commerciale extérieure ou des stocks, assez dépendants l'un de l'autre puisque les importations ont pour effet d'augmenter les stocks. "De fait, les chiffres des douanes publiés vendredi dernier pour le mois de décembre ont été libellés en valeur et non pas en volume, ils pourraient donc encore beaucoup varier, et le périmètre utilisé par l'Insee est bien plus large", indique Dominique Barbet.

L'investissement a dû également apporter sa pierre à l'édifice. C'est du moins ce que laisse penser la hausse de 0,2% de la production manufacturière au quatrième trimestre par rapport au recul de 0,7% des trois mois précédents. Plus précisemment la production de biens d'équipement a augmenté de 0,6% au quatrième trimestre, dont une bonne partie a dû servir à satisfaire les besoins des entreprises françaises.

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