Le feuilleton MAN-Scania pourrait finalement connaître un épilogue heureux. Contre toute attente, Man a annoncé renoncer à son OPA non sollicitée sur le constructeur de camions suédois Scania. Diffusée par le journal en ligne allemand Focus Online, l'information a été vite confirmée par le groupe industriel allemand. Le conglomérat ne lancera donc pas d'OPA hostile sur Scania, malgré le feu vert accordé par la Commission européenne le mois dernier. Il met fin ainsi à quatre mois d'une bataille acharnée.

Dans un communiqué diffusé cet après-midi, MAN réaffirme cependant l'intérêt stratégique d'un rapprochement entre les deux groupes, selon un scénario amical cette fois, qui donnerait naissance au premier constructeur européen de poids lourds. Il n'est "pas possible de parvenir à cette combinaison au moyen de l'offre actuelle de MAN sur Scania qui arrive à expiration le 31 janvier, dans la mesure où elle a été rejeté tant par Volkswagen que par Investor", reconnaît le groupe.

De fait, son offensive hostile à plus de 10 milliards d'euros sur Scania, avait provoqué l'ire des deux principaux actionnaires du groupe suédois. Ces derniers ne s'étaient pas laissés amadouer par les avances du patron de MAN, Hakan Samuelson, qui s'était dit prêt en décembre dernier à leur offrir des postes d'administrateur. Le conseil de surveillance de Volkswagen, premier actionnaire de Scania mais aussi de MAN, a rejeté l'offre de ce dernier il y a dix jours, prônant une "fusion amicale".

Le constructeur automobile a d'ailleurs réaffirmé son soutien à une "solution amicale" qui "suppose de combiner les deux groupes Scania et MAN avec l'activité de camions de Volkswagen au Brésil". Investor (société d'investissement de la famille suédoise Wallenberg), deuxième actionnaire de Scania, avait également exprimé son opposition, non sans avoir laissé planer le doute sur une contre-offre sur l'allemand. MAN avait exprimé son intérêt pour Scania en septembre 2006.