L'Adam monte au créneau dans le dossier Arcelor-Mittal

L'association présidée par Colette Neuville demande à l'AMF l'ouverture d'une enquête visant à vérifier la conformité des engagements initiaux de Mittal à l'occasion de la fusion avec Arcelor. Elle n'exclut pas de "mettre en cause la responsabilité des administrateurs" des deux groupes.

Colette Neuville, présidente de l'association de défense des actionnaires minoritaires d'Arcelor (Adam), n'a pas fini d'en découdre avec les actionnaires majoritaires du groupe sidérurgique Arcelor-Mittal : elle vient d'envoyer à l'Autorité des marchés financiers (AMF) une demande afin d'ouvrir une "enquête formelle" contre la firme pour "non respect de ses engagements" dans le cadre de la fusion entre les deux entreprises.

L'Adam estime, dans un communiqué, qu'en "fixant la parité de fusion 30% en dessous de ratio d'échange de l'offre publique", à savoir 8 actions Mittal pour 7 Arcelor, contre 11 Mittal pour 7 Arcelor précédemment, "Mittal Steel rompait avec les pratiques internationales en la matière" et "ne respectait pas les engagements pris"."C'est pourquoi, dans le cadre du mandat qui lui a été confié, l'Adam demande à l'AMF l'ouverture d'une enquête visant à vérifier la conformité des engagements initiaux de Mittal et ses annonces ultérieures.

En outre, l'Adam, qui n'exclut pas de "mettre en cause la responsabilité des administrateurs" des deux groupes, demande à l'autorité de régulation française d'intervenir auprès de la Commission de surveillance du secteur financier luxembourgeoise (CSSF) pour avoir des précisions sur les délibérations des deux conseils d'administration. A l'issue de la fusion, le nouveau groupe Arcelor Mittal aura effectivement son siège à Luxembourg.

Cette action fait suite à une série de critiques de la part de la présidente de l'Adam qui a d'ailleurs mandaté un expert indépendant pour déterminer si, oui ou non, le nouveau patron de la société sidérurgique devait réaliser son projet de fusion sur les mêmes bases que celles retenues pour l'opération initiale de rapprochement entre le groupe franco-luxembourgeois et la firme de Lackmi Mittal.

De fait, compte tenu de l'évolution des cours d'Arcelor ces derniers mois, les dirigeants du nouvel ensemble proposent des parités légèrement différentes. Provoquant la colère de Colette Neuville. Depuis le début de l'année, l'action Arcelor-Mittal s'apprécie de 50,6%, enregistrant de loin la meilleure performance de l'indice CAC 40 auquel appartient la firme. Son challenger, Michelin, ne progresse, en effet, que de 36,6%.

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