Le géant allemand des médias Bertelsmann a détaillé aujourd'hui ses objectifs pour les années à venir. Avec comme ambition centrale celle de croître de moitié d'ici 2015, quitte à revendre ses activités les moins porteuses.

C'est le nouveau patron du groupe, Hartmut Ostrowski, qui va en prendre la tête le 1er janvier prochain et qui a présenté aujourd'hui sa stratégie aux dirigeants de la vénérable maison. Bertelsmann, qui se situe au cinquième rang des géants mondiaux des médias, possède entre autres tout ou partie de RTL Group, Sony BMG et Random House. Le groupe est ainsi très actif dans la radio, la télévision, la presse, l'édition, la musique, la vente de produits culturels, etc...

Dans sa présentation, Hartmut Ostrowski a laissé entendre que certaines activités allaient être cédées. "Nous devons évaluer les divisions et, quand c'est nécessaire, prendre des décisions difficiles", a-t-il affirmé, selon un communiqué publié par le groupe. "Les divisions qui manquent de façon répétée leurs objectifs de croissance ne doivent pas peser sur le groupe", a-t-il ajouté.

Pourraient notamment être concernées, selon la presse allemande, les activités hors Allemagne de sa division Direct Group de vente de livres, CD et DVD, à savoir entre autres ses filiales française France Loisirs et américaine Columbia House. Cette division représentait en effet 14% du chiffre d'affaires de Bertelsmann en 2006, mais 6% seulement du bénéfice d'exploitation. Une sous performance qui pourrait en faire la cible toute désignée pour un désinvestissement.

Plus généralement, la groupe s'est fixé des objectifs ambitieux de croissance, prévoyant un chiffre d'affaires de 30 milliards d'euros en 2015 contre 19,3 milliards en 2006, et un bénéfice d'exploitation de 3 milliards d'euros à la même échéance contre 1,9 milliard l'année dernière.

Bertelsmann prévoit également de consacrer des sommes très importantes à ses investissements: 5 à 7 milliards d'euros à moyen terme dans les services, le marché de l'éducation et la formation, et sur Internet. Le groupe a aussi annoncé la semaine dernière vouloir racheter les 10% de RTL Group qu'il ne détient pas, opération qui pourrait lui coûter jusqu'à 1,2 milliard d'euros mais lui assurerait le contrôle total de sa division la plus importante, encore cotée à la Bourse de Londres.

Bertelsmann lui-même est un groupe privé, contrôlé par la famille Mohn, héritière du fondateur du groupe Carl Bertelsmann.