L'Insee veut mettre fin à la polémique sur le calcul de l'inflation

L'Institut national de la statistique va faire oeuvre de pédagogie à la fin du mois concernant sa méthode de calcul de l'évolution des prix à la consommation. Un simulateur personnalisé d'inflation va en outre être disponible en ligne d'ici quinze jours.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) est décidément au coeur de la campagne électorale. Alors que le report à l'automne - au lieu de mars - de la publication des chiffres annuels du chômage a provoqué une polémique fin janvier, l'organisme public veut en faire taire une autre, plus ancienne: celle du calcul de l'inflation. L'Insee va donner à la fin du mois des indications méthodologiques afin de faire mieux comprendre sa méthode de calcul de l'indice des prix. Surtout, l'Institut va rendre accessible sur Internet d'ici deux semaines un simulateur personnalisé d'inflation permettant à chacun de calculer son propre indice en fonction de son mode de consommation.

Cette nouveauté, révélée mardi par Les Echos, correspond peu ou prou à une proposition de Ségolène Royal. Son co-directeur de campagne, François Rebsamen, a indiqué hier sur Europe 1 que la candidate socialiste à l'élection présidentielle pourrait "proposer des indices d'inflation différents suivant les revenus dont on dispose chaque mois". Le simulateur personnalisé que s'apprête à mettre ligne l'Insee ne permettra pas de calculer l'inflation en fonction de son revenu mais en fonction de la structure de sa consommation. L'intérêt sera de faire varier les grands postes de dépenses alors que l'indice général calculé par l'Insee propose une moyenne qui, dans certains cas, est éloignée de la réalité. L'indice des prix actuel "est récusé par tous ceux qui gagnent moins de 1.500 euros par mois", a déclaré François Rebsamen.

Ce décalage est particulièrement vrai en ce qui concerne le coût du logement, qui représente pour certains ménages un tiers des revenus, parfois plus selon les associations, en particulier pour les ménages les plus modestes. Or, pour tenir compte des ménages propriétaires de leur logement - 60% -, les loyers ne comptent que pour 6,14% dans l'indice général des prix. Le Premier ministre, Dominique de Villepin, s'était prononcé à la fin de l'année dernière en faveur d'un "nouvel indice" des prix à la consommation "retraçant mieux les dépenses contraintes" des ménages.

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