La croissance américaine revue en forte baisse à 0,6% au premier trimestre

Annoncé initialement en progression de 1,3%, le PIB a seulement pris 0,6% au premier trimestre de l'année, la plus faible croissance en quatre ans. Une correction attribuable à plus d'importations et moins de stocks.

Les économistes ne s'attendaient pas à une révision en baisse d'une telle ampleur. La croissance américaine du premier trimestre a été réévaluée à 0,6% seulement en rythme annuel, au lieu de 1,3% annoncé précédemment. C'est le niveau de croissance le plus faible en plus de quatre ans. Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 0,8% du Produit intérieur brut (PIB), après 2,5% au trimestre précédent.

La révision à la baisse s'explique pour deux raisons principales: une détérioration plus marquée que prévu de la balance commerciale et une réduction des stocks (qui pèse sur la croissance parce que c'est autant que les entreprises n'ont pas produit).

Le déficit commercial a amputé la croissance de l'équivalent d'un point de PIB. Les importations ont crû de 5,7% au lieu de 2,3%, tandis que les exportations n'ont pas compensé cet écart, en baisse de 0,6% au lieu de 1,2%. Du côté des entreprises, les stocks ont reculé de 4,5 milliards dollars au lieu d'une hausse de 14,8 milliards, ce qui a aussi retiré près d'un point à la croissance.

Pour le reste, le rapport décrit toujours une économie entraînée par la consommation des ménages, en hausse de 4,4% au lieu de 3,8%, malgré le choc de l'immobilier résidentiel. L'immobilier a continué sa chute, accusant son sixième trimestre consécutif de baisse (-15,4% au lieu de -17%). La banque centrale a averti hier mercredi que la correction du secteur pourrait durer plus longtemps que prévu et peser sur la croissance pendant une bonne partie de 2007.

"Publiées demain vendredi, les dépenses des ménages ne devraient pas démarrer très fort au deuxième trimestre. De leur côté, les stocks semblent se redresser, compte tenu des dernières publications. Mais la hausse ne devrait pas être très forte au deuxième trimestre", indique Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis. Au total, la croissance sera plus forte entre avril et juin, mais sa composition moins saine, avec un recul de la consommation domestique et une amélioration des stocks et de la balance commerciale.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.