Mauvaise nouvelle pour UBS. La banque suisse annonce ce lundi environ 10 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires dans ses comptes qui viendront s'ajouter au 4,2 milliards déjà passés pour sa banque d'investissement, pour faire face à la détérioration du marché américain des titres hypothécaires à risque. UBS va devoir procéder à une augmentation de capital de l'ordre de 13 milliards de francs suisses (environ 7,9 milliards d'euros). Cette augmentation de capital sera réservée à deux actionnaires, à savoir le GIC (un fonds qui gère les réserves de changes de Singapour) pour 11 milliards, tandis que 2 milliards seront soucrits par un investisseur anonyme basé au Moyen-Orient.

Le Conseil d'administration d'UBS a également approuvé la revente de 36,4 millions d'actions destinées initialement à être annulées. Cette vente d'actions devrait rapporter encore 2 milliards de francs suisses. Par ailleurs il sera proposé aux actionnaires de toucher un dividende non plus en numéraire mais en actions, ce qui devrait encore permettre à la banque d'augmenter ses fonds de l'ordre de 4,4 milliards.

Parrallèlement à ces mesures, la banque suisse indique également que son résultat net sera négatif au quatrième trimestre et risque même de s'afficher dans le rouge sur l'ensemble de l'année.

"En réponse à la poursuite de la détérioration du marché américain des titres hypothécaires à risque, provoqué en partie par la multiplication des défaillances de propriétaires immobiliers, mais surtout par la détérioration des prévisions du marché quant à l'évolution future de ces titres, UBS a révisé les hypothèses et facteurs utilisés pour évaluer les éventuelles pertes en rapport avec les crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis. Cela se traduit par de nouvelles dépréciations de l'ordre de 10 milliards de dollars, surtout sur les CDO et les positions dites super senior. Vu la détérioration persistante du marché hypothécaire à risque, l'évaluation des positions à risque encore en possession d'UBS reflète les anticipations de perte extrêmes résultant des prix lors des quelques rares transactions réalisées sur le marché des titres et des indices en rapport avec le subprime aux Etats-Unis jusqu'à la fin de novembre", explique l'établissement suisse.

Dans un communiqué séparé, le GIC indique qu'il pourrait monter jusqu'à 9% dans le capital d'UBS. Toutefois, il précise ne pas viser le contrôle de la direction de la banque suisse après s'être engagé à souscrire un emprunt convertible en actions UBS d'une valeur de onze milliards de francs. L'investisseur a précisé lors d'une conférence de presse qu'il était prématuré de dire s'il allait siéger au conseil d'administration d'UBS, même s'il s'attend à une offre en ce sens. Selon le GIC, qui gère les réserves de changes de Singapour, les perspectives à long terme d'UBS sont intactes, notamment dans la gestion de fortune.

Sur le plan stratégique, UBS doit maintenant se pencher sur le positionnement de sa banque d'investissement. "La question qui se pose est de savoir comment repositionner la banque d'investissement", a ainsi déclaré ce matin le président du conseil d'administration Marcel Ospel lors d'une conférence téléphonique. Les dépréciations reflètent la situation des portefeuilles à la fin novembre, a-t-il précisé. Marcel Ospel a indiqué que la banque n'exclut pas d'accorder au GIC et au nouvel actionnaire anonyme un siège au conseil d'administration

En début de matinée, l'action perdait 1,57% à 56,30 francs suisses à la Bourse de Zurich.