"Subprime" : la Société Générale consolide un fonds en difficultés

A l'image de nombre d'autres établissements, la banque française va intégrer dans ses comptes les 4,3 milliards de dollars d'actifs de son véhicule financier de titrisation PACE, un SIV, "structured investment vehicle". Les SIV constituent une catégorie de fonds frappés de plein fouet par la crise de liquidité qui affecte les marchés financiers.

La Société Générale va reprendre dans ses comptes la totalité des actifs du véhicule de titrisation PACE dont elle est sponsor. Cette catégorie de fonds a été particulièrement affectée par la crise du "subprime" et la désaffection envers les produits financiers dans lesquels ils investissent.

Selon un communiqué publié ce lundi matin par la banque française, les actifs de PACE (Premier Asset Collateralised Entity) se montaient au 30 novembre à 4,3 milliards de dollars, - soit trois milliards d'euros - notés selon Moody's AAA à hauteur de 75%. Ces actifs sont constitués à 26% de titres adossés à des actifs (ABS, asset backed securities), 25% d'obligations classiques, 19% d'obligations synthétiques (CDO, Collateralized debt obligations), 18% d'obligations "rehaussées" (garanties par un assureur) et 12% de titres adossés à des créances immobilières commerciales (RMBS, Residential mortgage backed securities).

La Société générale a décidé de consolider le fonds dans ses comptes en raison de la mise sous surveillance, avec perspective négative, des dettes seniors de ce véhicule de titrisation par Moody's. "Compte tenu des conditions de marché, Société Générale a décidé d'accorder une ligne de liquidité permanente à PACE, l'unique SIV sponsorisé par le groupe", précise-t-elle.

Les SIV (structured investment vehicle) se trouvent au coeur de la tourmente financière qui fait rage depuis l'été dernier. Ces véhicules d'investissement sophistiqués détiennent en effet en grandes quantités des produits financiers dans lesquels les investisseurs n'ont plus confiance. Au premier rang desquels, bien sûr, les produits appuyés sur les crédits immobiliers américains à risque subprime, mais pas seulement.

Ces dernières semaines, de nombreuses grandes banques ont été amenées à prendre des mesures radicales pour éviter un effondrement de leurs SIV, des entités figurant jusqu'ici en dehors de leur bilan. La britannique HSBC, par exemple, a décidé de d'intégrer deux SIV en les recapitalisant à hauteur de 35 milliards de dollars. La banque allemande WestLB a fait de même avec un SIV, à hauteur de 11 milliards de dollars.

Quant aux banques américaines, elles travaillent à la création d'un super-fonds, qui serait doté de 75 à 100 milliards de dollars, destiné à racheter aux SIV certains de leurs actifs pour éviter qu'ils ne soient contraintes de les brader.

En ce qui concerne la Société générale, l'initiative annoncée aujourd'hui se traduira par une légère dégradation de son ratio de fonds propres, avec "une baisse d'environ 0,05% de son ratio Tier 1", précise l'établissement. Au 30 septembre, ce ratio était de 7,7% tandis que les capitaux propres s'élevaient à 30,7 milliards d'euros.


La Société Générale confiante sur le dossier Rosbank
La banque français qui détient 20% de la deuxième banque privée russe, se dit "en position" d'exercer son option d'achat sur 30% supplémentaires du capital, ayant obtenu toutes les autorisations nécessaires. "L'autorité antitrust a donné son accord en juillet 2007 et la Banque centrale de Russie récemment: Société Générale peut donc, à sa convenance, lever l'option d'achat d'ici à fin 2008", a déclaré une porte-parole de la banque. Le journal économique russe Vodomosti rapportait vendredi que Sergueï Tchemezov, le puissant patron de l'agence d'exportation d'armes Rosoboronexport, aurait des vues sur les 30% en question.

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