Puma réduit sa vitesse. L'équipementier sportif allemand convoité par le français PPR a revu ses prévisions à la baisse pour 2007 au vu d'un mois de mars un peu décevant. Le groupe table désormais sur une hausse de 1 à 5% de ses ventes contre 5 à 10% auparavant, a-t-il annoncé dans un communiqué. Les bénéfices devraient progresser au même rythme, alors que Puma visait jusqu'à présent une hausse d' "au moins 10%".

Puma explique cette révision à la baisse par un carnet de commandes faible au premier trimestre, notamment aux Etats-Unis, et des investissements encore importants cette année. "Notre carnet de commande est en baisse au deuxième trimestre et en légère hausse pour le troisième trimestre qui est notre trimestre le plus fort, notamment suite à la baisse des ordres de la part de notre plus gros client américain" justifie son président, Jochen Zeitz.

Il a assuré que cette évolution n'était pas encore totalement perceptible à la mi-février, date à laquelle il a présenté le détail du bilan de 2006. Une argumentation qui n'a pas convaincu les courtiers qui pensent plutôt que la baisse soudaine de régime est liée à l'offre du groupe de luxe PPR. Ce dernier a déjà racheté près de 27,1% des parts de Puma et va lancer le 15 mai sur le reste du capital.

Le groupe français dirigé par François-Henri Pinault va proposer 330 euros par action, soit un niveau en dessous du cours actuel. PPR a pourtant prévenu qu'il ne relèverait pas son offre, malgré le mécontentement de beaucoup de petits actionnaires qui menacent de ne pas céder leurs titres.

Avec des résultats moins performants qu'attendus, les courtiers pensent qu'ainsi PPR s'attend à un dégonflement du cours. Jochen Zeitz a confirmé de fait qu'il savait depuis la fin de l'année dernière que son plus gros client - il s'agit visiblement de Foot Locker - réduirait ses commandes, Puma n'étant pas prêt semble t-il à lui accorder les remises qu'il exigeait.

Au premier trimestre 2007, le groupe d'Herzogenaurach a réalisé un bénéfice net de 96,6 millions d'euros, en hausse de 3,7%, pour un chiffre d'affaires de 655,8 millions d'euros, en progression de seulement 2% par rapport à l'an passé. Le bénéfice d'exploitation (Ebit) a progressé lui aussi au premier trimestre de 2% à 134,8 millions.
Les analystes interrogés par l'agence financière Thomson Financial misaient sur un bénéfice net un peu inférieur à 94,6 millions d'euros, mais ils attendaient un chiffre d'affaires supérieur à 664,1 millions d'euros.