La situation des grandes banques françaises est "solide", a assuré aujourd'hui la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson. "Cela résulte tout simplement de la structure de leur bilan et du contrôle exercé par la commission bancaire", a expliqué Mme Lagarde qui a tout fait pour apparaître rassurantes.

"Les banques françaises, en particulier par rapport aux banques allemandes, sont en très, très bonne position", a-t-elle insisté, alors que deux banques allemandes, IKB et SachsenLB, ont récemment fait l'objet d'opérations de sauvetage après avoir été fragilisées par leur exposition au marché américain des crédits immobiliers à risque, le fameux subprime.

L'incertitude demeure quant au véritable impact sur le secteur bancaire de la crise financière qui frappe les marchés depuis début août, alors que quatre grandes banques d'affaires américaines doivent publier cette semaine leurs résultats trimestriels. La dernière victime en date, la banque britannique Northern Rock, a dû faire appel à la protection de la Banque d'Angleterre pour assurer la continuité de ses opérations, se trouvant dans l'impossibilité de se refinancer sur le marché interbancaire.

La France et les Etats-Unis s'accordent sur la nécessité de "mieux réguler" la "gouvernance et la transparence" des marchés financiers, a par ailleurs ajouté la ministre française des Finances. Il y a une "totale concordance sur la nécessité de mieux nous coordonner pour mieux réguler l'analyse, la gouvernance et la transparence sur les marchés financiers". "La transparence est très importante", a renchéri de son côté M. Paulson, ajoutant que les Etats-Unis gardent un oeil attentif à la gestion des fonds spéculatifs (hedge funds). "Nous avons été très attentifs à cela aux Etats-Unis (...), tous les régulateurs se sont unis" pour aboutir "à une série de principes et de directives", a-t-il encore expliqué, ajoutant que "la transparence représente un de ces principes".

Le Forum de stabilité financière (FSF), une institution créée en 1999 après la crise asiatique, "travaille" sur cette question en Europe et "nous partageons à peu près la même position", a conclu le responsable américain. La France et l'Allemagne se sont mises d'accord lors d'une rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel la semaine dernière pour exiger la transparence dans le capitalisme financier. Cette idée a été largement reprise dimanche à Porto où les ministres européens des Finances des 27 participaient à une réunion informelle, s'est par ailleurs félicité la ministre de l'Economie et des Finances.

Mme Lagarde et M. Paulson se sont rencontrés aujourd'hui notamment pour préparer la réunion du G7 qui se doit se tenir du 19 au 21 octobre à Washington. C'est également aujourd'hui que M. Paulson doit rencontrer le président Nicolas Sarkozy avant de se rendre à Londres dans l'après-midi.