La Tribune : Bernard Arnault prêt à rester actionnaire minoritaire

Bernard Arnault, propriétaire de La Tribune et repreneur probable du quotidien Les Echos, affirme être prêt à rester actionnaire minoritaire de La Tribune, dans une interview au Figaro de ce mercredi. Par ailleurs, il s'engage à respecter l'indépendance éditoriale du journal Les Echos, absent des kiosques aujourd'hui en raison d'une grève des journalistes.

Dans une longue interview accordée ce mercredi au Figaro, le PDG de LVMH, Bernard Arnault, propriétaire de La Tribune et repreneur probable des Echos, affirme être prêt à rester actionnaire minoritaire de La Tribune. Bernard Arnault explique que les autorités françaises, en cas de rachat du journal Les Echos, "auraient interdit de fusionner les deux titres". "LVMH va donc être amené à se séparer de La Tribune qui reste un bel actif dans sa formule bi-média" (support papier et site Web, NDLR). Mais, ajoute le PDG de LVMH, "pour montrer notre attachement à l'avenir du titre, nous sommes prêts à rester actionnaires minoritaires". Et, poursuit-il, "nous serons attentifs à trouver comme acquéreur un groupe solide qui s'engagera à faire vivre cette entreprise. Nous avons déjà des marques d'intérêt de la part de groupes sérieux". Et d'affirmer: "Nous allons vendre La Tribune, pas la donner!".

A propos du rachat des Echos, le PDG de LVMH rapporte que le groupe Pearson, propriétaire du journal, "n'investissait plus" et "c'est pourquoi ils voulaient s'en séparer". "Nous voulons bâtir un groupe dynamique en y apportant d'importants moyens financiers, tant pour le papier que pour Internet, avec des résultats économiques positifs." Interrogé sur la possibilité de réaliser d'autres acquisitions, Bernard Arnault explique que "si tout marche bien avec Les Echos, on pourra imaginer d'autres choses par la suite".

Cette interview parait alors que la rédaction des Echos s'est mise en grève mardi - le journal n'est pas dans les kiosques ce mercredi et son site Web ne sera pas actif ce jour - pour la troisième fois en trois semaines, afin de protester contre les propositions "inacceptables" faites par son actionnaire Pearson pour garantir son indépendance éditoriale en cas de rachat par le groupe LVMH.

"Les Echos sont et seront totalement indépendants. Ils ont toujours traité le groupe LVMH de manière objective, et je ne vois pas pourquoi cela changerait. Je m'y engage: les journalistes auront une latitude absolue grâce à une politique contractuelle d'indépendance", répond Bernard Arnault.

LVMH n'est pas intéressé par Clarins
LVMH estime que les produits Clarins ne correspondent pas au segment qu'il vise avec Dior, selon Bernard Arnault. "On nous cite à chaque fois qu'une entreprise est sur le marché. Toutes les rumeurs circulent. Les produits de Clarins, bien que d'excellente qualité, ne correspondent pas au segment de marché que nous visons avec les produits Dior", déclare le PDG de LVMH, interrogé sur les rumeurs d'intérêt du groupe pour Clarins ou le joaillier américain Tiffany. "Concernant Tiffany, la rumeur circule depuis six mois. Notre objectif, c'est de doubler la taille de LVMH en cinq ans, comme nous l'avons fait depuis cinq ans, sans avoir besoin de réaliser d'acquisitions. Cela dit, il faut rester aux aguets, mais les prix des affaires sont devenus très élevés, notamment en raison de l'intérêt de fonds d'investissement dotés de très gros moyens", ajoute-t-il. Clarins et Tiffany ont ces derniers temps fait l'objet de rumeurs d'intérêt en vue d'un rachat. Après la disparition, le 23 mars dernier, de Jacques Courtin, fondateur et président du conseil de surveillance de Clarins, le marché avait spéculé sur un changement de contrôle de cette affaire familiale dont les dirigeants ont régulièrement affirmé leur volonté d'indépendance.

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