Vent de consolidation dans l'énergie néerlandaise. Essent, le premier groupe d'électricité du pays, a fait état ce matin de discussions "sérieuses" avec son compatriote, le numéro deux hollandais Nuon, dans le but d'aboutir à une fusion. Ce week-end, la presse hollandaise a indiqué que les deux groupes, tous deux détenus par des municipalités et des autorités locales, étaient tombés d'accord sur le principe d'une fusion. "Ces négociations se déroulent de manière excellente", a indiqué une porte-parole d'Essent, tandis que son homologue chez Nuon rappelait qu'"il faudra plusieurs semaines avant de pouvoir parvenir à un résultat".
Essent a la volonté stratégique de trouver un partenaire dans son propre pays.

Selon le journal néerlandais Het Financieele, Dagblad Essent possèderait 55% de la nouvelle entité qui pèserait selon les chiffres d'affaires de 2005 11,3 milliards d'euros. La valorisation plafond des deux groupes est estimée à 12,2 milliards d'euros (hors leurs actifs réseaux) par le cabinet Sequoia. Une fusion valoriserait l'ensemble à 20 milliards de d'euros au moins selon Wim Plaizier, consultant chez AT Keraney. Des chiffres néanmoins modestes par rapport aux poids lourds européens. L'allemand E.ON par exemple a formulé une offre à 36,5 milliards d'euros pour l'espagnol Endesa (17,5 milliards de d'euros de chiffre d'affaires en 2005)

Reste à convaincre les autorités de la concurrence hollandaise, qui en novembre avaient indiqué qu'elles ne seraient pas favorables à la création d'un acteur dominant dans le pays. Essent et Nuon détiennent 70% du marché hollandais de détail. En cas de fusion, les deux groupes pourraient être obligés d'abandonner près d'un million de clients, avait précisé en juin dernier le régulateur néerlandais de l'énergie.