Altadis, le fabricant de tabac franco espagnol issue de la fusion entre deux ex-monopoles d'Etat, la Seita pour la France et Tabacalera pour l'Espagne, met la pression sur ses prétendants. Convoité officiellement par le britannique Imperial Tobacco tandis que le fonds d'investissement CVC Capital-Partners a fait savoir de manière non officielle son intérêt, Altadis a relevé ce matin ses prévisions de chiffre d'affaires 2007-2010 et dit entrevoir un fort potentiel de hausse pour son excédent brut d'exploitation.

Dans les cigarettes, le groupe franco-espagnol vise désormais un accroissement du chiffre d'affaires de 2,5 à 4,5% et une augmentation de la marge d'Ebitda (résultat brut d'exploitation) de 41% en 2010 par rapport à ses prévisions précédentes de 34,5% en 2009, explique Altadis dans un communiqué. Dans les cigares, Altadis vise pour 2010 une croissance de 37,5% de sa marge Ebitda, à comparer à une prévision précédente de 34,5% en 2009.

Le groupe dit également avoir identifié des cessions d'actifs stratégiques pour une valeur de marché d'environ 650 millions d'euros (il détient notamment 6,7% de la compagnie aérienne espagnole Iberia, au centre de grandes manoeuvres). Altadis répète que la proposition d'Imperial Tobacco à 47 euros par action valorisant le groupe à 12 milliards d'euros ne reflète pas la valeur stratégique du groupe et son profil de croissance.

"L'offre d'Imperial relève dans son calendrier d'une démarche opportuniste tirant avantage des résultats 2006 provisoirement dégradés par des conditions fiscales exceptionnelles en Espagne; la situation y est désormais revenue à la normale et la marge de manoeuvre sur les prix rétablie", souligne la société. Elle ajoute "étudier les meilleures options pour le groupe, ses actionnaires et ses employés".