Iberia : TPG envisage une offre partielle, Apax une riposte, British Airways une cession de ses 10%

Texas Pacific Group (TPG) a demandé à Iberia l'accès à ses comptes pour décider s'il formulera une offre. Toutefois selon la compagnie espagnole, TPG ne serait intéressé que par une participation et ne cherchait pas son rachat. Mais le fonds britannique Apax envisagerait une contre-offre. British Airways, qui détient 10% du capital d'Iberia, prend la banque UBS pour la conseiller et n'exclut pas de céder ses titres.

La situation évolue rapidement à propos de la compagnie aérienne espagnole Iberia qui suscite appétits et spéculations. Un des prétendants au rachat s'est dévoilé vendredi: le fonds d'investissement Texas Pacific Group (TPG) a demandé à Iberia l'accès à ses comptes pour décider s'il formulera une offre au prix indicatif de 3,60 euros par action, selon un communiqué d'Ibéria.

Le communiqué précise que le conseil d'administration d'Ibéria se réunira dans les jours qui viennent pour évaluer la proposition du fonds de capital investissement qui valoriserait la compagnie à 3,4 milliards d'euros. La compagnie espagnole détenue à hauteur de 10% par le britannique British Airways, avait annoncé la semaine passée qu'elle était prête à s'unir et avait mandaté son président pour qu'il transmette les informations nécessaires à d'éventuels partenaires.

Le fonds américain va étudier les informations fournies par Iberia durant une période maximale de 20 à 30 jours et présenter éventuellement une offre au maximum dix jours après l'examen de ces informations, précise Iberia, ce qui conduit au début du mois de mai.

Toutefois TPG ne serait intéressé que par une participation dans le capital d'Ibéria et ne chercherait pas à la racheter dans sa totalité. Selon une source ministérielle citée par l'agence Reuters:
"Il ne s'agit pas d'un rachat, juste d'une offre pour acquérir une partie des actions", a-t-on déclaré à Reuters, en citant une conversation téléphonique entre des représentants d'Iberia et du gouvernement, vendredi.

Rien n'est encore joué car le fonds d'investissement britannique Apax envisage de faire une contre-offre sur Iberia, selon des sources proches du dossier. Dans le passé, Apax a déjà envisagé d'approcher la compagnie aérienne espagnole et aurait maintenant décidé d'examiner toutes les options possibles.

L'annonce officielle de TPG - qui s'intéresse également à la compagnie italienne Alitalia et qui fait partie du consortium qui veut racheter la compagnie australienne Qantas - a toutefois ralenti le mouvement spéculatif sur le titre. Mais le prix proposé par le fonds américain reste est inférieur au dernier cours coté de l'action Iberia. Jeudi, le titre a clôturé à 4 euros et ce vendredi matin il se négocie aux alentours de 3,90 euros.

Vendredi soir, British Airways est sortie du silence en annonçant avoir mandaté la grande banque suisse UBS pour la conseiller sur ce dossier. Elle a indiqué que son conseil d'administration étudiera toutes les options quant à sa participation de 10% dans Iberia, y compris une cession. De quoi aviver tous les appétits.

Tout laisse d'ailleurs à penser que d'autres groupes pourraient annoncer officiellement leur candidature sur le dossier Iberia. La signature récente de l'accord "ciel ouvert" qui permettra aux compagnies européennes et américaines de voler entre toutes les villes d'Europe et des Etats-Unis, devrait en effet donner le coup d'envoi à un mouvement de consolidation en Europe dans le secteur aérien. Selon cet accord, les compagnies pourront voler plus librement entre les deux continents, accroissant donc la concurrence, mais cela leur permettra aussi de prendre des participations, limitées, du capital de leurs rivales d'outre-Atlantique.

Iberia jouit sur ce terrain de son statut de tête de pont européenne vers l'attractif marché latino-américain. De plus, elle est en train de mener un sévère plan stratégique qui prévoit notamment d'importantes réductions de coûts.
Pour toutes ces raisons, la compagnie au pavillon sang et or, se retrouve régulièrement au centre de rumeurs, savamment entretenues par la direction.

La Tribune a ainsi révélé le 22 février dernier l'existence de contacts exploratoires entre la compagnie aérienne allemande Lufthansa et Iberia. Celle-ci a démenti avoir approché son homologue espagnole en vue d'une fusion mais a reconnu qu'elle regardait le dossier puisque celui-ci était désormais proposé.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.