Gros trou d'air pour la consommation des ménages français en octobre. Elle a reculé de 1,1% après une baisse de 0,3% en septembre (+0,1% en première estimation), selon des chiffres corrigés des variations saisonnières et des jours ouvrables publiés ce vendredi par l'Insee.

La progression de la consommation en produits manufacturés au mois d'août a été en outre révisée en baisse de 0,1 point à +0,6%. Les économistes s'attendaient bien à un recul de la consommation mais de moindre importance. Sur douze mois, la progression de la consommation des ménages en produits manufacturés ressort à 2,7%.

Pour Jean-Louis Mourier (Aurel Leven), cité par Reuters, "la dynamique de la consommation pour le quatrième trimestre n'est pas bonne avec un acquis négatif qui se renforce. Les biens durables tirent à la baisse. Sur l'automobile, cela confirme que le pseudo-redressement de ces derniers mois était plutôt un rattrapage. La hausse des prix du pétrole et la hausse des taux d'intérêt sur les crédits à la consommation dedvraient continuer de peser sur cette composante".

Pour l'économiste, "un élément nouveau apparait brutalement avec la chute des biens d'équipement du logement. C'est une composante qui devrait être moins motrice dans les prochains mois avec le tassement de l'immobilier. La consommation ne s'effondre pas et il y aura probablement un rebond en fin d'année mais c'est un moteur de la croissance qui va être moins dynamique qu'il ne l'a été."

De son côté, Bruno Cavalier (Oddo Securities) relève surtout "que toutes les composantes contribuent au recul et surtout celle qui a été particulièrement dynamique depuis des mois, c'est à dire l'équipement du logement (...) Cela n'annonce pas un très bon quatrième trimestre en termes de consommation d'autant qu'on risque d'avoir pas mal de volatilité avec les grèves."

En tout état de cause, ce mauvais chiffre de la consommation est de mauvais augure pour la croissance au quatrième trimestre, d'autant qu'elle sera affectée par les grèves que la France vient de subir. Dans le Parisien de ce vendredi, l'économiste Marc Touati dit s'attendre à une croissance "proche de 0% au dernier trimestre" et de 1,8% sur l'ensemble de l'année.