Bruxelles préconise l'adhésion de Chypre et Malte à l'euro

La Commision de Bruxelles recommande que les procédures de déficit excessif ouvertes contre l'Allemagne, la Grèce et Malte soient abrogées. Et elle recommande l'adhésion à la zone euro de Chypre et Malte le 1er janvier 2008.

La Commission européenne a recommandé ce mercredi aux Etats membres de l'UE d'abroger les procédures de déficit excessif contre l'Allemagne, mais aussi contre la Grèce et Malte, jugeant que ces pays avaient assaini leurs finances publiques de manière durable. Le pacte de stabilité et de croissance européen, dont la Commission est la gardienne, stipule que le déficit public des Etats membres doit être inférieur à 3% du PIB, et la dette publique à 60%.

Après quatre années au-dessus du plafond, de 2002 à 2005, l'Allemagne est parvenue à réduire son déficit public à 1,7% du PIB en 2006. Il devrait fondre à 0,6% cette année, puis à 0,3% en 2008, et Berlin affiche clairement son intention d'arriver à l'équilibre au plus tard en 2010. "La correction du déficit allemand est très importante pour la crédibilité du Pacte", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, cité dans un communiqué. L'Allemagne doit maintenant "ramener sa dette publique à un niveau plus soutenable", a-t-il ajouté. Celle-ci atteignait 67,9% du PIB fin 2006.

La Grèce et Malte, longtemps laxistes sur leurs finances publiques, se sont aussi disciplinées. Athènes a ramené son déficit à 2,6% du PIB l'an dernier, après 5,5% en 2005. Il devrait encore diminuer à 2,4% cette année, mais la Commission a prévu une hausse à 2,7% en 2008, "à politique inchangée", dans ses dernières prévisions économiques.

La Grèce doit "continuer ses efforts pour réduire son déficit structurel et sa dette qui dépasse 100% du PIB", pour "assurer la soutenabilité à long terme de ses finances publiques qui reste à haut risque", "compte tenu notamment du vieillissement" de la population, a répété le commissaire Almunia. Reste que les chiffres du déficit et de la dette, très élevée (104,6% du PIB en 2006) pourraient chuter brusquement si Bruxelles entérine la réévaluation en hausse de 25% du PIB notifiée par Athènes après de nouveaux calculs.

De son côté, Malte est revenu dans les clous du Pacte l'an dernier en réduisant son déficit public à 2,6%. Il devrait passer à 2,1% cette année puis à 1,6% l'an prochain. Un retour à l'ordre qui était indispensable pour que la petite île méditerranéenne soit qualifiée pour adopter l'euro au 1er janvier 2008, comme l'a recommandé mercredi la Commission européenne. "Malte a fait un long chemin depuis 2003, où son déficit dépassait 10% (...) La perspective de l'adoption de l'euro a été un fort stimulus", a estimé Joaquin Almunia.

Désormais, deux pays de la zone euro, l'Italie et le Portugal, restent sous le coup d'une procédure en déficit excessif. Hors de la zone, le Royaume-Uni, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne dépassent aussi le seuil de 3%.

Outre l'île de Malte, la Commission européenne a donné son feu vert pour que Chypre adopte aussi l'euro le 1er janvier 2008, jugeant que ces deux pays respectaient les critères de convergence économique fixés par le traité de Maastricht pour utiliser la monnaie unique. Chypre et Malte "ont atteint un haut degré de convergence économique et sont prêts à adopter l'euro en janvier 2008", a déclaré Joaquin Almunia. Toutefois, les deux pays doivent veiller à "préserver leur compétitivité" et "accélérer leurs préparatifs pratiques" pour lancer l'euro, avertit Bruxelles.

La Banque centrale européenne (BCE) a jugé de son côté que Malte et Chypre étaient en bonne voie mais qu'ils devaient encore faire des efforts, s'inquiétant de leur dette trop élevée, dans son "rapport de convergence" publié simultanément à Francfort. "Chypre doit poursuivre une politique de long terme crédible pour assainir ses finances, basée sur des réformes structurelles, et réduire nettement le taux élevé de sa dette" (65,3% du PIB en 2006), note la BCE. La banque centrale pointe du doigt également le risque lié à une éventuelle réunification de Chypre, qui "pourrait poser un nouveau défi budgétaire et structurel en fonction des particularités de l'accord". Malte affichait de son côté une dette publique représentant 66,5% du PIB fin 2006.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.