Le marché français de l'automédication, que le gouvernement souhaite promouvoir, a renoué avec la croissance en 2006, ne profitant qu'en partie seulement des déremboursements du printemps, selon une étude du cabinet IMS Consumer Health dévoilée vendredi.

En valeur, le marché a progressé de 8,8% en 2006, à 1,8 milliard d'euros, selon cette étude réalisée pour l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa).
Les Français ont consommé au total 406 millions de boîtes de médicaments par automédication, soit 8,4% de plus qu'en 2005, après des années de stagnation. Cette progression correspond à 31 millions d'unités supplémentaires consommées en un an.

Les deux tiers de cette croissance en volumes sont "liés à la propre dynamique du marché", soutenue par des médicaments à forte notoriété, en particulier des anti-grippaux ou des antalgiques, explique Pascal Voisin, d'IMS Consumer Health. C'est la preuve d'un "changement des comportements vis-à-vis de l'automédication", estime-t-il encore. Le tiers restant a profité des déremboursements, à la suite desquels les Français continuent malgré tout à acheter en automédication les médicaments déremboursés ne nécessitant pas une prescription du médecin et auxquels ils sont habitués.

Mais pour 12 unités qui ne sont plus prescrites après les déremboursements, "on en retrouve une seule achetée en automédication", a relativisé Pascal Perrot, d'IMS. Ainsi, les déremboursements, "pas magiques", ne suffisent pas à eux seuls pour soutenir à terme le marché de l'automédication: il s'agit avant tout "d'une question de comportement" des Français, a-t-il fait valoir.

La publication de ces chiffres intervient alors que le ministre de la Santé Xavier Bertrand doit faire part de ses décisions destinées à mieux encadrer cette pratique d'ici la fin février. Elles devraient s'inspirer du rapport Coulomb remis au ministre début janvier, qui propose notamment de cesser le remboursement des médicaments qui ne nécessitent pas, pour des pathologies bénignes, d'avis médical. De fait, les Français n'ont dépensé que 26,84 euros par personne. Moins que les Polonais (30,88 euros), les Anglais (43,61 euros), les Italiens (46,96 euros) et surtout beacoup moins que les Allemands (60,61 euros).

Second pays d'Europe par sa population, l'Hexagone se situe au 4eme rang pour l'automédication. Il n'a représenté que 7% des ventes de médicaments contre 14% en Allemagne et 15,1% en Espagne.