L'euro a brièvement touche ce matin le seuil de 1,38 dollar, avant de se replier quelque peu à 1,3790. La monnaie européenne bénéficie du renforcement des anticipations de baisse des taux de la Fed, après le mauvais rapport sur l'emploi américain publié vendredi. Certains économistes, dont ceux de Goldman Sachs, estiment à présent que la banque centrale américaine réduira son principal taux directeur actuellement fixé à 5,25%, de 50 points de base, et non plus de 25 lors de sa réunion du 18 septembre. Pour la première fois en quatre ans, l'économie américaine a détruit des emplois en août.

Un tel assouplissement des conditions monétaires aux Etats-Unis serait de nature à renforcer l'attractivité relative des actifs libellés en euros. D'autant que la Banque centrale européenne (BCE) n'exclut pas de poursuivre son cycle de durcissement monétaire, après la pause observée la semaine dernière.

Dans une interview au Monde, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, estime qu' "il n'y a pas de raison de penser que la croissance de la zone euro serait sensiblement affectée par les perturbations actuelles des marchés financiers. Notre diagnostic sur le fond reste plutôt optimiste". Il ajoute toutefois: "Mais, l'incertitude s'est évidemment accrue et nous avons besoin d'attendre d'y voir plus clair".

De son côté, Pedro Solbes, le ministre espagnol de l'Economie, estime que la BCE peut encore relever ses taux, mais qu'ils sont proches d'un pic. "La tendance haussière fondamentale des taux est proche de la fin. Nous pensons qu'il pourrait rester de la marge pour un relèvement additionnel, mais nous sommes pratiquement au point où ils sont se stabiliser et pourraient même commencer à baisser".