Garnier et Adecco condamnés pour discrimination raciale

La cour d'appel de Paris a condamné ce vendredi, le fabricant de produits de beauté Garnier, la société de travail temporaire Adecco et une de ses filiales, Ajilon, à 30.000 euros d'amende pour discrimination raciale à l'embauche.

C'est une grande première en France. Les groupes Garnier (L'Oréal), Adecco et une de ses filiales, Ajilon, ont été condamnés ce vendredi à 30.000 euros d'amende pour discrimination raciale à l'embauche par la 11ème chambre de la cour d'appel de Paris. "Cette décision signifie que nul n'est à l'abri désormais d'une condamnation pour de tels actes", s'est réjoui Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, qui s'était porté partie civile dans cette affaire.

Le 1er juin 2006, le tribunal correctionnel de Paris avait mis hors de cause les trois sociétés et leurs cadres. Une "décision absolument stupéfiante, en totale contradiction avec le jugement de première instance, qui avait démontré l'absence totale d'implication de la société Garnier", estime Laurent Dubois, l'ancien directeur général de la filiale de L'Oréal. Cette dernière a décidé de se pourvoir en cassation.

Adecco n'a pas encore fait part de ses intentions mais pourrait également contester le jugement rendu par la cour d'appel de Paris. Le spécialiste du travail temporaire s'est en tout cas déclaré "extrêmement surpris par le revirement de la cour d'appel alors que le tribunal correctionnel avait prononcé la relaxe", ajoutant qu'il "s'était investi depuis plus de dix ans dans la lutte contre la discrimination".

Les trois sociétés ont été condamnées pour des faits remontant à 2000 lors du recrutement d'animatrices pour des opérations de promotion en grande surface de produits capillaires fabriqués par Garnier. Lors de cette campagne de recrutement, menée par Districom (aujourd'hui Ajilon), les candidats devaient être âgés de 18 à 22 ans, faire un taille de vêtements entre 38 à 42 et avoir le type "BBR", pour "bleu, blanc, rouge", un code raciste selon le tribunal et d'anciens employés de Districom.

Une enquête de l'inspection du travail a d'ailleurs montré que les candidats noirs, asiatiques et arabes avaient quasiment été exclus du recrutement de l'équipe. "Cette jurisprudence fera date car il n'y a pas mal de dossiers de ce type dans les cartons. Désormais, nul n'est à l'abri d'une condamnation pour discrimination", s'est félicité Dominique Sopo.

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