La SEC inculpe deux ex-dirigeants d'Apple mais pas Steve Jobs

Le gendarme américain de la Bourse accuse deux anciens cadres dirigeants d'avoir illégalement antidaté des stock-options, notamment en faveur du PDG, et cela en particulier en signant des approbations fictives du conseil d'administration.

Le gendarme américain de la Bourse, la SEC, Securities and Exchange Commission, a annoncé mardi soir qu'elle inculpait deux anciens cadres dirigeants du groupe Apple pour avoir illégalement antidaté des stock-options, notamment en faveur du PDG Steve Jobs. Toutefois, elle ne retient pas de charge contre ce dernier - ni contre la société elle-même, estimant qu'elle a bien coopéré dans le cadre de son enquête - , revenu à la tête de la firme à la pomme dont il a assuré le redressement ces dernières années, à grands coups de ITunes et Ipod en attendant le futur téléphone - baladeur - ordinateur, le Iphone. Steve Jobs s'est publiquement excusé il y a quelques mois tout en proclamant sa bonne foi.

La SEC a inculpé l'ex-directeur financier Fred Anderson, qui a accepté de régler cette plainte, sans nier ni admettre les accusations - il a même mis en cause Steve Jobs et affirmé que celui-ci lui avait affirmé que l'opération avait été approuvée par le conseil d'administration du groupe - en payant 3,5 millions de dollars, a précisé la SEC, qui a également inculpé l'ex-directrice juridique Nancy Heinen. Les deux cadres sont accusés de n'avoir pas inscrit dans les comptes du groupe les plus-values encaissées par les personnes dont les stock-options ont été antidatées.

La SEC explique que Nancy Heinen est responsable de l'antidatage de deux programmes de distributions de stock-options, l'un attribuant 4,8 millions d'options à l'équipe dirigeante en février 2001, y compris elle-même et Fred Anderson, l'autre attribuant 7,5 millions d'options au PDG Steve Jobs en décembre 2001.

Ces antidatages ont entraîné pour Apple une sous-évaluation de ses dépenses de près de 40 millions de dollars, dont 18,9 millions de dollars de plus-values non déclarées pour les membres de la direction et 20,3 millions de plus-values pour Steve Jobs, a expliqué la SEC. Elle accuse Nancy Heinen d'avoir notamment signé des approbations fictives du conseil d'administration.

La SEC a enquêté ces derniers mois sur des centaines de sociétés, surtout dans le secteur high-tech, qui pratiquaient cette technique comptable extrêmement répandue. Cette vague d'enquêtes a abouti à la démission de dizaines de hauts dirigeants dont plusieurs PDG de grands groupes, et à des poursuites pénales.

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