La recherche publique insuffisamment valorisée, selon un rapport

"La valorisation de la recherche ne progresse pas en France depuis 15 ans", constate un rapport de l'inspection générale des Finances et de l'inspection de l'Education nationale. Les partenariats entre la recherche publique et les entreprises stagnent, voire diminuent.

Avec une dépense consacrée à la recherche et développement supérieure à 2% du PIB, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne (1,84% du PIB en 2005), selon les derniers chiffres Eurostat. Malgré les moyens qui lui sont alloués, la recherche française reste insuffisamment valorisée, indique un rapport confidentiel de l'inspection générale des Finances et de l'inspection de l'Education nationale rendu public par Le Monde. "La valorisation de la recherche ne progresse pas en France depuis 15 ans", souligne ce rapport. Les réformes menées ces dernières années ont augmenté les moyens dédiés à la recherche sans pour autant améliorer ses performances.

Ainsi, les quatre modes de valorisation de la recherche publique, que sont les partenariats entre laboratoires et entreprises, les brevets, la création d'entreprises et le taux d'emploi des chercheurs dans les entreprises privées, n'ont pas gagné en performance au fil des réformes. Le nombre de contrats entre laboratoires et entreprises "tend à diminuer en valeur réelle", alors que leur volume n'augmente plus depuis 1992, souligne le rapport. En outre, si le nombre de brevets déposés par les laboratoires publics progresse, le montant des redevances qui en découle diminue depuis 2001. Ces revenus ne représentent que 1% de la dépense publique en France, contre 3% aux Etats-Unis.

Quant à la création d'entreprises issues de la recherche publique, elle a été multipliée par plus de trois entre le milieu des années 1990 et 2002. Pour autant, seules 8,5% des entreprises publiques toujours existantes au bout de quatre ans ont un chiffre d'affaires supérieur à un million d'euros ou emploient plus de 20 salariés. Enfin, les entreprises recrutent toujours très peu de chercheurs universitaires, préférant recourir aux services d'ingénieurs. Le rapport préconise une série de mesures pour remédier à cette situation, dont certaines ont déjà fait au moins partiellement l'objet de mesures législatives, comme le développement de la recherche par projet.

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