Le financier franco-américain Guy Wyser-Pratte a cédé la particpation de 3% qu'il co-détenait avec des partenaires dans Valeo. "Nous avons vendu notre participation de 3%", a déclaré Guy Wyser-Pratte à La Tribune, précisant que le conseil de Valeo examinerait mardi prochain "une proposition de LBO formulée par un fonds d'investissement". Le financier a par ailleurs déclaré aux Echos : "Je voulais entrer au conseil et aider le P-DG Thierry Morin à restructurer la société. Mais il a visiblement choisi une autre voie et préfère, semble-t-il, un rachat de l'entreprise par LBO". "Dans ce cadre-là, j'ai du mal à envisager que quelqu'un paie plus que le cours actuel. Je vois donc difficilement comment l'action pourrait encore monter et je ne souhaite pas rester", a-t-il ajouté.

Le conseil de surveillance du groupe doit se réunira mardi 10 avril pour préparer une assemblée générale qui s'annonce délicate. Les mandats de la quasi-totalité des administrateurs, à l'exception de deux, seront soumis à renouvellement le 21 mai au moment où le groupe est sous la pression de fonds activistes qui ont des visions contradictoires de la stratégie qu'il doit mener.

Le fonds américain Pardus le pousse ainsi à racheter l'américain Visteon, l'ancienne filiale de Ford dont il détient 17,5%, et a accumulé pour ce faire ces derniers mois une participation de 12,25% qui fait de lui le premier actionnaire de Valeo devant le grand gestionnaire de fonds Franklin Templeton (10,7%). A l'opposé, Guy Wyser-Pratte le pressait de rester à l'écart de Visteon, de vendre des actifs pour améliorer sa rentabilité, et réclamait sept sièges d'administrateurs à la prochaine assemblée générale.

Thierry Morin, le président de Valeo, a indiqué à plusieurs reprises qu'il pourrait s'intéresser à certains actifs, mais en aucun cas à la totalité, de Visteon ou de Delphi Corp, l'autre grand équipementier américain. C'est dans ce contexte que Valeo a annoncé fin mars avoir été approché par un fonds d'investissement anonyme qui a exprimé son intérêt pour une offre éventuelle, le groupe indiquant alors qu'il examinerait cette "manifestation d'intérêt" en même temps que d'autres options stratégiques.

Dans son édition de jeudi, l'hebdomadaire Challenges a rapporté que Valeo avait pris comme conseils Lazard et Merrill Lynch pour étudier le montage d'un LBO avec ce fonds, qui serait l'américain Apollo.