L'orchestre du Capitole en visite à Paris

Après avoir enflammé Toulouse jeudi soir, l'Orchestre National du Capitole et son chef Tugan Sokhiev sont de passage à Paris. En invité, le violoniste Laurent Korcia.

Il est 22h et la Halle aux Grains de Toulouse est comble et comblée. C'est dans un rugissement de plaisir que Tugan Sokhiev entraîne en bis l'Orchestre National du Capitole dans les "Danses slaves" de Dvorak. Un tonnerre d'applaudissement vient d'accueillir la Symphonie du "Nouveau Monde" (n°9) du compositeur tchèque, ponctuant une soirée déjà chargée en émotions.

Après s'être éveillé au son envoûtant de la flûte avec le "Prélude à l'après-midi d'un faune" de Debussy, inspiré d'un poème de Mallarmé, l'orchestre a accueilli le violon sensuel et virtuose de Laurent Korcia, le temps d'un "Poème" de Chausson et de la belle et complexe "Tzigane" de Ravel. En bis de cette première partie, "Mélodia", le troisième mouvement de la "Sonate pour violon seul" de Bela Bartok, s'est propagé dans le silence de la salle, fascinée. Samedi soir, ce sera au tour du public parisien de la Salle Pleyel d'entendre l'osmose.

Depuis son arrivée à Toulouse en septembre 2005 comme chef invité et conseiller musical, le jeune chef d'orchestre russe, originaire d'Ossétie du Nord, vit une véritable histoire d'amour avec l'Orchestre National du Capitole, qui affichait jusque là 35 ans de vie commune avec Michel Plasson. "En deux ans, nos relations, à la fois musicales et personnelles, se sont développées. Nos habitudes, nos goûts musicaux, les sentiments de chacun... on se comprend et on se connaît de mieux en mieux", explique Tugan Sokhiev.

A 29 ans, il a le geste précis et sûr, le regard profond et perçant. Accompagnant chacun des musiciens, ici de sa tendresse, là de sa fougue, le jeune chef a la puissance maîtrisée du danseur et la délicatesse du marionnettiste. Entre eux, pas de routine, mais une énergie, un enthousiasme, et un amour partagé pour la musique française et la musique russe. Fusionnels jusque dans le contrat qu'ils ont signé conjointement avec le label Naïve, le chef et son orchestre préparent, après leur premier disque consacré à Moussorgski et Tchaïkovski cet automne, un second opus consacré à "Pierre et Loup" de Prokoviev. Selon Tugan Sokhiev, le récitant, dont le nom reste pour l'instant secret, sera "quelqu'un de très spécial".


En concert le samedi 13 janvier, Salle Pleyel. www.sallepleyel.fr, tél: 01 42 56 13 13.

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