Le FMI estime que l'euro est correctement évalué

Le Fonds monétaire international a balayé hier samedi les craintes sur les conséquences économiques d'une monnaie unique trop forte. La BCE a donc de la marge pour "un resserement prudent" de son taux directeur.

Le directeur du Fonds monétaire international (FMI) pour l'Europe, Michael Deppler, a balayé les craintes liées à l'euro fort, jugeant celui-ci bien évalué, samedi lors d'un point presse. "Nous estimons que l'euro est justement évalué" et "qu'il est au bon niveau pour une croissance durable dans la zone euro", a affirmé M. Deppler, en marge des réunions de printemps à Washington du FMI et de la Banque mondiale.

"Je ne comprends pas" ceux qui craignent que le niveau élevé de l'euro nuise aux exportations de cette zone monétaire", a-t-il ajouté, en dépit du fait que l'euro évolue à un niveau proche de son record absolu face au dollar et plane à des niveaux historiques face au yen. Michael Deppler a fait valoir que "les exportations de la zone euro sont très fortes, les comptes courants sont équilibrés et la croissance est plus forte qu'elle ne l'a été depuis des années".

De ce fait, la Banque centrale européenne (BCE), qui a préparé le terrain jeudi à une nouvelle hausse de son taux directeur en juin à 4% contre 3,75% actuellement, a encore "de la marge pour un resserrement prudent" des taux d'intérêt, juge-t-il. "Le stimulus monétaire doit être supprimé, c'est ce que (la BCE) fait et c'est ce qu'elle devrait continuer de faire en juin", a-t-il poursuivi.

Alors que le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la France cette année, la seule révision négative de la zone euro, Michael Deppler a expliqué qu'il fallait l'attribuer aux "exportations qui ont été plus faibles que nous l'attendions et à une modération de la croissance de la consommation".

Pour 2007, le FMI attend désormais une croissance de 2% contre 2,3% lors de ses précédentes estimations, avant une accélération l'an prochain à 2,4%. Il se montre plus pessimiste que le gouvernement français qui table, pour 2007 et 2008, sur le haut d'une fourchette de 2 à 2,5%, a rappelé le ministre de l'Economie Thierry Breton vendredi, la Commission européenne tablant sur 2,2%. Michael Deppler a toutefois souligné que la France avait, "pendant de nombreuses années, fait plutôt mieux ou aussi bien que la moyenne de la zone euro" et qu'une année moins bonne "devait être mise en perspective".

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