Gandrange : ArcelorMittal prévoit de nouveaux investissements pour compenser les suppressions d'emplois

Après l'annonce de la fermeture partielle de son usine de Gandrange, le groupe d'acier a accepté de faire un geste sous la pression de l'Elysée. Il va ainsi investir 30 millions d'euros pour créer 124 emplois sur un nouveau centre de services. Le groupe annonce également le maintien de son haut fourneau dans l'usine voisine de Florange au delà de 2012.

Après avoir confirmé la suppression de 575 postes sur le site de Gandrange, ArcelorMittal fait un geste en direction des salariés et du gouvernement. Le groupe a annoncé lundi soir la création d'une centaine d'emplois sur ce site et le principe du maintien en activité, après 2012, de son haut-fourneau de Florange.

Grâce à un investissement de 30 millions d'euros, le groupe compte ainsi créer 124 emplois à travers la création d'un centre de services pour la construction, le développement d'un centre de traitement de la distribution des barres, doté de deux nouvelles lignes de transformation, un projet panneaux solaires et la construction d'une nouvelle installation de recherche dédiée aux câbles.

Un investissement de 6 millions d'euros sur le laminoir existant, déjà annoncé, fait partie des 30 millions. Par ailleurs, les 124 créations de postes incluent les 20 emplois dont la suppression avait été annulée entre le projet initial de restructuration, touchant 595 postes sur 1.108, et le projet final présenté vendredi dernier.

La restructuration de l'usine mosellane prévoit la fermeture de l'aciérie électrique et du train à billettes, le groupe conservant le laminoir à couronnes et barres et le centre de recherches. ArcelorMittal, qui emploie plus de 30.000 personnes en France, s'est engagé à reclasser les salariés à Florange (Moselle) ou au Luxembourg.

Dans son communiqué, ArcelorMittal annonce aussi "le maintien de l'activité haut fourneau sur son site de Florange (Moselle) au-delà de 2012", tout en le conditionnant à "l'obtention des certificats d'émission" de dioxyde de carbone.

ArcelorMittal s'était engagé auparavant à maintenir l'activité sur ce site seulement jusqu'en 2012. Le groupe réfléchit aussi à y réaliser "une étude de faisabilité" pour "un projet pilote de captage de CO2".

Alors que les syndicats mettent en partie les pertes de Gandrange sur le compte de problèmes de formation, ArcelorMittal a annoncé la mise à l'étude de "la possibilité" de créer un nouveau centre dans la région. Soit un "investissement initial de 5 millions d'euros pour pouvoir former jusqu'à 120 jeunes", qui seraient ensuite employés par le groupe ou ses sous-traitants.

En outre, le groupe et le gouvernement veulent "étudier la possibilité de coopérer sur des projets de recherche et d'innovation", et discutent, dans ce cadre, d'"une contribution commune de 20 millions d'euros".

Le géant de l'acier veut aussi réfléchir avec le fournisseur d'énergie Poweo à la construction de centrales au gaz naturel dans les vallées de l'Orne et de la Fensch, qui pourraient utiliser la combustion des gaz de haut-fourneaux.

Du côté des syndicats, le projet reste toutefois insuffisant. "C'est loin d'être inintéressant, mais c'est insuffisant", a réagi Edouard Martin (CFDT), après sa rencontre, comme d'autres syndicalistes, avec le chef de l'Etat lundi. "Nicolas Sarkozy n'a pas tenu sa promesse".

Le président de la République s'était en effet rendu début février sur le site de Gandrange et avait alors assuré que "l'Etat était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires" pour maintenir le site en activité. Il avait évoqué un scénario de reprise, pour lequel les noms du brésilien Gerdau ou de l'allemand Scholz avaient été cités. Mais finalement aucun repreneur ne s'est déclaré.

De son côté, le secrétaire d'Etat à l'Industrie et porte parole du gouvernement, Luc Chatel, a assuré que "conformément aux engagements qu'il avait pris à Gandrange en février dernier, le président de la République a tenu parole". "Il a obtenu de la part de la direction d'ArcelorMittal des investissements importants sur le territoire, à Gandrange, à Florange, en Lorraine, et il a également permis à travers des contacts que nous avons eus avec d'autres investisseurs, le fait que des gens comme Poweo puissent investir en Lorraine", a-t-il poursuivi.

"Aucun personnel ne sera laissé sur le carreau, il n'y aura pas de licenciement, c'était évidemment la priorité du gouvernement", a insisté Luc Chatel. Il a également indiqué que Nicolas Sarkozy se rendrait à Gandrange avec le PDG du groupe sidérurgique Lakshmi Mittal "dans les prochaines semaines".

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