Coup de froid sur L'Oréal. L'action du groupe français de cosmétiques, numéro un mondial du secteur, a accusé ce vendredi la plus forte baisse de l'indice CAC 40, avec un repli de 4,97%, à 86,95 euros. A l'origine de ce plongeon: les bureaux d'analyse de Deutsche Bank et ABN Amro, qui ont tous deux abaissé leur recommandation sur la valeur, de "conserver" à "vendre."

Les analystes s'interrogent en premier lieu sur les perspectives de résultats de L'Oréal, dans un contexte d'affaiblissement de la consommation. Inquiets pour leur pouvoir d'achat, les ménages européens et américains n'hésiteront pas à freiner leurs achats de cosmétiques, ces produits n'étant pas vitaux. Ensuite, les cours des matières premières augmenteront encore cette année, mais L'Oréal pourra moins facilement qu'autrefois les contrebalancer par une hausse de ses prix de vente, au risque d'accélérer la fuite des consommateurs. Enfin, le groupe restera désavantagé par la dépréciation du dollar face à l'euro.

Last but not least, l'action L'Oréal vaut aujourd'hui cher, surtout en regard de perspectives d'activité peu engageantes. Le titre se paie 26 fois son bénéfice par action, alors que celui de l'américain Estee Lauder se limite à 17,4, selon les données de l'agence Bloomberg.

Il faut dire que le cours de L'Oréal avait bondi de 29% en 2007, contre une hausse de 1,3% seulement pour l'indice CAC 40, les investisseurs s'étant précipités sur cette valeur dite défensive, au plus fort de la crise financière et bancaire amorcée en juillet 2007. Mais les opérateurs de marché se sont fourvoyés, estime en substance Deutsche Bank, les résultats des groupes de cosmétiques ayant atteint un pic. C'est pour cette même raison que le bureau d'analyse a également sanctionné Clarins, ramenant son conseil de "conserver" à "vendre."