Vifs échanges entre la CFDT et l'UNSA qui doit se marier avec la CGC

Les dirigeants des deux syndicats, respectivement François Chérèque et Alain Olive, ont échange des critiques acerbes.

Les dirigeants de la CFDT et de l'Unsa (syndicats autonomes), François Chérèque et Alain Olive, ont échangé de vifs propos par interview et communiqué interposés en raison du rapprochement envisagé entre l'Unsa et la CFE-CGC.

Le secrétaire général de la CFDT a déclaré mardi à Libération qu'en "faisant le choix de se rapprocher de la CGC, l'Unsa met fin à nos réflexions passées". La CFDT avait engagé au début des années 1990 un processus de rapprochement avec l'ex-FEN (Fédération de l'éducation nationale), dont est issue l'Unsa. Mais cette dernière, non reconnue représentative au plan national, et la CFE-CGC (deuxième syndicat chez les cadres du privé) ont annoncé le 17 avril qu'elles entamaient "un processus de rapprochement".

Pour M. Chérèque, "les responsables de l'Unsa, dont une partie est issue de FO et formée au militantisme par le trotskisme, raisonnent uniquement en termes d'organisation sans s'appuyer sur des valeurs et des pratiques syndicales de terrain".

"Je rappellerais simplement à François Chérèque que la ligne syndicale et l'orientation de l'Unsa sont définies démocratiquement par les militants de l'Unsa et eux seuls et non par le secrétaire général de la CFDT", a répondu dans un communiqué M. Olive.
"La CFDT a plus à gagner à s'ouvrir et à dialoguer, y compris avec l'Unsa, qu'à se refermer sur elle-même, à stigmatiser tous ceux qui ne pensent pas comme elle et donc à s'isoler", a-t-il ajouté.

La polémique entre les deux organisations porte aussi sur la représentation commune qu'elles avaient constituée en 1999 au sein la Confédération européenne des syndicats (CES), et qui selon la CFDT, n'a plus de raison d'être. "Elle s'appuyait sur une démarche de rapprochement de nos deux organisations. L'Unsa a rompu cette dynamique. Nous en prenons acte", a déclaré M. Chérèque.
M. Olive a déclaré regretter "vivement que François Chérèque ait décidé de rompre unilatéralement la délégation commune" qui était un "remarquable exemple de coopération intersyndicale".

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