Quatre ans après son instauration, la journé de la Solidarité continue à faire débat. Son principe d'abord est contesté par les syndicats. "Il y a une impasse à demander aux seuls salariés sur tous les sujets de réunir les moyens correspondant au financement de la protection sociale", a déclaré dimanche le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault lors du Grand Rendez-Vous sur Europe 1, TV5Monde et Le Parisien.

+Egalement critiquée, la rigidité des modalités d'application de cette journée - le principe du lundi de Pentecôte imposé à toutes les entreprises comme journée de travail non rémunérée par solidarité envers les personnes âgées et handicapées - a été supprimée. Chaque entreprise peut désormais fixer la date qui lui convient.

Pour autant, l'efficacité de cette journée est vivement contestée, notamment par les professionnels du secteur. La contribution versée par les employeurs a rapporté en 2007 2,22 milliards d'euros, selon la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), qui gère ces fonds. Mais le président de l'AD-PA (directeurs de maisons de retraite), Pascal Champvert, a affirmé vendredi que l'Etat utilise une partie de l'argent de la journée de la Solidarité pour "boucher le trou de la Sécu".

Ainsi, il évalue à 200 millions d'euros en 2006 et 400 millions d'euros en 2007 le total des fonds collectés qui ne sont pas allés aux personnes âgées ou handicapées mais ont contribué à réduire le déficit de l'assurance maladie. Pascal Champvert accuse le gouvernement d'avoir "intégré" les 200 millions d'euros non utilisés en 2006 "dans l'Ondam", l'objectif national de dépenses de l'assurance maladie, et prédit la même opération pour les fonds non dépensés en 2007.

Le gouvernement tente de faire taire la polémique par la voix de Valérie Létard. La secrétaire d'Etat à la Solidarité a assuré lundi sur Europe 1 que tous les fonds récoltés lors de la journée de la Solidarité sont dépensés ou "sanctuarisés" pour les perosnnes âgées ou handicapées, "à l'euro près". "Les réserves sont utilisées pour renforcer les aides à l'investissement ou des aides à la formation des professionnels", affirme Valérie Létard.