ZTE: derrière ces trois lettres, existe un fournisseur d'équipement et de réseaux télécoms venu tout droit de Chine. Ce groupe, fondé en 1985 s'est dans un premier temps développé sur son marché domestique, la Chine, pour en devenir d'ailleurs le premier constructeur de téléphones mobiles, devant son concurrent Huawei, avant de partir à l'assaut des autres marchés mondiaux.

Un développement rapide et plutôt réussi car, en 2007, le cabinet d'études I-supply lui attribue la sixième place mondiale en terme d'équipements de téléphones mobiles avec 34 millions d'unités vendues, juste derrière LG et Sony-Ericsson, entre autres. En termes d'infrastructures, ZTE revendique la neuvième place mondiale.

La répartition géographique de son chiffre d'affaires illustre bien ce virage à l'International car sur les 3,4 milliards d'euros réalisés en 2007, 58% sont désormais générés en dehors de la Chine, avec une croissance de 95% sur un an, contre 14% de croissance pour son marché domestique. Le quart des revenus du groupe provient de la vente des terminaux mobiles, en majorité des téléphones d'entrée de gamme (2G), mais aussi du multimédia avec des appareils 3G (troisième génération) et du smartphone (appels, réception de courriels, GPS, agenda,...).

ZTE s'attèle depuis près de quatre ans à s'installer sur le Vieux continent où son nom n'est pas encore très connu, en particulier du grand public. Il faut dire que, pour le moment, ses produits sont encore absents de la grande distribution et sont essentiellement commercialisés sous la marque de l'opérateur (13 en Europe dont Vodafone, SFR, Orange, T-Mobile, Belgacom, TIM, KPN, telenor,...). "C'est la première étape de notre développement", a expliqué Emmanuel Rousseau lors d'une conférence de presse ce vendredi.

"Les opérateurs mettent leur marque sur nos terminaux. Il faut donc un niveau de qualité et de technologie élevé. Le prix compétitif n'est pas le seul critère", ajoute-t-il. Et de reconnaître toutefois que pour être sélectionnés par l'opérateur, les prix doivent être 20 à 30% moins chers qu'une grande marque. Quant au design, ZTE l'adapte aux tendances européennes et toute une gamme de plusieurs terminaux (clapets, coulissant, colorés, ...) sont prêts à rivaliser avec les Nokia, Samsung, LG et autres.

En France par exemple, le groupe chinois est déjà présent en France depuis 2004 via Orange, avec la fourniture de cartes 3G ("datacards"), qui permettent aux utilisateurs nomades, de se connecter, via un ordinateur, à un réseau mobile. Mais c'est en avril dernier, qu'il a débarqué sur le segment des téléphones mobiles avec un terminal 2G coulissant vendu sous la marque SFR dans un pack prépayé à 49 euros (incluant une carte SIM et des minutes de communication).

A cette occasion, Daniel Bessières, directeur général de ZTE France, avait d'ailleurs déclaré à La Tribune qu'il comptait vendre "un million d'unités cette année en France, cartes 3G comprises, contre 10.000 en 2007 (..), avec pour objectif de passer la barre des 100 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année".

C'est en 2010 que ZTE entend atteindre en France la troisième étape de son développement, à savoir être présent sous sa propre marque (la deuxième étape, atteinte en Espagne avec Telefonica et au Portugal avec TMN, consiste à avoir sa marque accolée aux côtés de celle de l'opérateur). 2010 est également l'échéance que l'équipementier s'est fixée pour rentrer dans la grande distribution. Ces étapes franchies, ZTE devrait doubler sa part de marché et atteindre environ 10%, après les 5% visés en 2008.

Ces trois lettres, "ZTE", n'ont donc pas fini de faire parler d'elles.