Bonus : vers une année de régime sec pour les banquiers de Wall Street

La crise du "subprime", qui a ravagé les bilans des fleurons de la finance américaine, va réduire cette année à peau de chagrin les colossaux bonus annuels des banquiers et courtiers de Wall Street. Le niveau des bonus devrait en effet revenir à son plus bas niveau depuis 2002 et le scandale Enron.

Les bonus devraient être réduits comme peau de chagin pour les très nombreux banquiers et courtiers de Wall Street. La crise du "subprime", qui a ravagé les bilans des fleurons de la finance américaine, devrait en effet atomiser les colossaux bonus annuels, à l'origine des extravagantes dépenses qui font la prospérité de New York.

Les discussions ont lieu en ce moment au sein des établissements. A l'exception de Goldman Sachs qui semble ne pas être touchée par la crise des subprimes qui a débuté cet été ou encore Morgan Stanley et Lehman Brothers, les autres grandes banques, Citigroup, Morgan Stanley, Merrill Lynch, Bear Stearns, Lehman Brothers et Bank of America ne devraient pas être généreuse. "De l'avis général, il va y avoir dans le meilleur des cas une forte réduction des bonus, voire rien dans les banques les plus touchées", explique Peter Cardillo, analyste chez Avalon Partners, cité par l'Agence France Presse (AFP).

La crise de l'immobilier et du crédit a contraint les banques américaines à passer entre 100 et 130 milliards de dollars de dépréciations d'actifs, selon la Deutsche Bank. La purge est pourtant loin d'être terminée et les banques cherchent désormais à économiser le moindre dollar pour rester en course. D'autant que les patrons de Citigroup, Charles Prince et de Merrill Lynch, Stanley O'Neal, qui ont du démissionner après l'annonce de pertes colossales pour les banques qu'ils dirigeaient, sont partis avec de très généreuses indemnités.

"Si un banquier ou un courtier opérant dans les banques d'investissement de Wall Street conserve son emploi, il devrait déjà s'en réjouir", n'hésite pas à affirmer Peter Cardillo. Chez Citigroup, où les discussions ont lieu actuellement, le discours est assez clair: "je ne crois pas qu'on verra des bonus cette année", affirme à l'AFP un porte-parole de la première banque américaine par les actifs, dont la valeur en bourse a plongé de 48% en 2007.

La situation serait identique chez Merrill Lynch, l'autre grande victime du "subprime", où "normalement on ne devrait pas avoir de bonus, le nouveau PDG ayant demandé une réforme de leur système d'attribution".

Le niveau des bonus à Wall Street devrait revenir à son plus bas niveau depuis 2002 et le scandale Enron, explique Jim Fuchs, le porte-parole de l'administration fiscale de l'état de New York. Or, ces revenus ont" un impact direct sur l'économie de la ville de New York". La première place financière du monde génère 52% des revenus gagnés dans la ville de New York et 20% des taxes de l'état de New York.

En 2006, banquiers et courtiers de Wall Street avaient perçu des bonus record d'un montant de 23,9 milliards de dollars, soit une moyenne de 136.000 dollars par bénéficiaire, selon l'état de New York. Au delà de la suppression des bonus, la crise du "subprime" menace aussi les emplois à Wall Street où on a assisté l'an dernier aux premiers licenciements depuis cinq ans. "Ceux-ci devraient s'accélerer en 2008", selon l'état de New York. Citigroup a ainsi confirmé refléchir à des réductions d'effectifs.

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