Kilim, au fil de la tradition

Géométriques, de couleurs vives, ces tapis sont à la mode. Les prix s'en ressentent, surtout pour les modèles anciens

Les kilims sont des tapis plats qui ont la particularité d'être non noués (kilim signifie en persan tissage quand hali veut dire tapis) contrairement à la majorité des autres tapis. La technique, voisine de celle utilisée à Aubusson, est très ancienne puisqu'on en trouve trace sur des bas reliefs datant de 8.000 avant J.C. en Anatolie. C'est d'ailleurs de Turquie, notamment de la région de Konya, que proviennen, initialement, ces tapis. Autre caractéristique du kilim, son décor, fait de motifs géométriques, représentant un symbole précis. Un losange marque une tête, un triangle la terre, un crochet un membre, une dent de scie l'éternité, et à chaque couleur correspond un état, le rouge pour le bonheur ou le jaune pour la fécondité. Enfin, du fait de leurs fils entrecroisés, les kilims peuvent être présentés indistinctement sur les deux faces.

Les kilims d'origine étaient réalisés par des femmes et n'étaient pas vendus, mais offerts, notamment lors de fêtes familiales. Ces modèles historiques passent rarement en salles des ventes, plus souvent en galeries spécialisées.

SAVOIR : Les kilims sont à la mode, notamment à cause de la grande variété de leurs tailles, de leur esprit contemporain et de la luminosité de leurs motifs. Les kilims anciens ou semi anciens sont toujours fait d'entrecroisements de fils aux couleurs naturelles, animales ou végétales: jaune de gaude, garance, indigo. Aujourd'hui, beaucoup de kilims sont élaborés avec des teintures chimiques, notamment l'aniline qui donnent des tons criards..qui passent au soleil et à l'eau. A éviter.

Désormais, on trouve des kilims produits un peu partout dans le monde, au Proche Orient, en Bulgarie et même en Inde, mais seules les productions du Caucase et d'Anatolie doivent retenir l'attention de l'amateur. Attention, car nombre de vendeurs, y compris quelques commissaires priseurs, ne précisent pas l'origine de leurs tapis.

ACHETER : Les kilims anciens (avant le XXème siècle) sont rares et assez chers: plus de 2.500 euros, le triple s'il s'agit d'une production en soie, le record appartenant à un modèle du XVIème siècle adjugé 240.000 euros à New York en 1990. Les semi anciens (de 1900 à 1970) sont plus courants: entre 500 et 3.500 euros selon leur état et leur taille. Plus le modèle est large, plus son prix est élevé. Enfin, les kilims récents (ou neufs) se vendent à partir de 200 euros, et s'achètent surtout dans des galeries spécialisées (Dominique Chevalier, Trieff, Kassapian à Paris par exemple). A noter que sur place, le kilim neuf se vend ... au mètre carré: 150 euros pour une bonne fabrication turque, 200 pour une réalisation artisanale iranienne.

Un dernier point:: pour les kilims usagés, surtout anciens, la restauration peut s'avérer très longue et surtout très onéreuse.

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