Thomson alimente les rumeurs. La crise de gouvernance que traverse le groupe français de technologies et les incertitudes sur sa stratégie ne sont pas pour rassurer les marchés. Alors que le groupe d'équipements et de services pour les médias se cherche une nouvelle direction depuis plusieurs semaines, Bernard Bourigeaud, ex-patron et fondateur de la SSII Atos Origin, aurait été "approché" pour prendre la présidence du conseil d'administration, selon l'édition du 7 avril du "Figaro", qui cite une source proche du dossier. Un nouveau conseil d'administration devant se tenir vendredi, il se pourrait qu'une décision intervienne rapidement. Cette étape franchie, un nouveau directeur général pourrait être nommé rapidement.

Thomson ne peut se permettre de laisser perdurer cette vacance de gouvernance. Cela fait déjà deux mois que le groupe traverse une véritable crise. Après trois années passées à la tête du groupe et consacrées à son recentrage, Franck Dangeard s'est retrouvé mi-février désavoué par le conseil d'administration lors de la présentation de résultats 2007 décevants et de perspectives peu engageantes. Le conseil lui retire alors la direction opérationnelle du groupe mais il conserve la présidence du conseil d'administration. Ce ne sera que pour peu de temps puisque fin mars, un nouveau conseil le remercie définitivement.

Franck Dangeard doit quitter le groupe le 12 avril. Selon le Figaro, Bernard Bourigeaud aurait le soutien "des poids lourds du conseil d'administration" et symboliserait "la continuité du business". Autrement dit, sa venue serait un rempart contre les projets de démantèlement prônés par certains pour gommer les disparités entre métiers.

Ce lundi 7 avril encore, le groupe a démenti les informations de La Lettre de l'Expansion selon lesquelles Thomson et l'allemand Bertelsmann envisageraient depuis l'été dernier un rapprochement et une vente de leurs activités de DVD. "Nous ne sommes pas vendeurs de notre activité DVD, nous sommes fiers de notre activité DVD", a réagi une porte-parole de Thomson se refusant à commenter tant les autres rumeurs de projets de cessions et de partenariats avec des groupes asiatiques et européens que l'éventuelle nomination de Bernard Bourigeaud.

En l'occurrence, cette dernière rumeur n'est pas sans jeter le trouble sur les réelles intentions de l'ex-patron d'Atos Origin, qui, après avoir manqué le processus de vente de son groupe de services informatiques l'année dernière et avoir été remercié par le conseil de surveillance du groupe, essaient désormais d'y revenir via une alliance avec les fonds activistes Pardus et Centaurus.

Quoiqu'il en soit, c'est toute la stratégie et la situation de Thomson qui est en jeu. Cela n'empêche pas le titre de résister ce lundi avec un gain, certes très inférieur à celui du marché, de 0,21%% à 4,57 euros.