Martinsa-Fadesa : les banques espagnoles tentent de rassurer le marché

Les banques espagnoles passent des provisions en prévision d'un défaut de paiement du groupe immobilier Martinsa-Fadesa. Par ailleurs, le gouvernement ne compte pas intervenir.

Les banques espagnoles ont déjà provisionné plus de 600 millions d'euros dans le dossier Martinsa-Fadesa. Le promoteur immobilier espagnol, étouffé par sa dette de 4 milliards d'euros, a annoncé mardi 15 juillet qu'il se plaçait en cessation de paiements et a entamé les procédures pour se placer sous la protection de la loi, car il n'avait pas obtenu un prêt de 150 millions d'euros pour se refinancer.

Suite à cette information, plusieurs établissements financiers espagnols ont rapidement annoncé avoir passé des provisions dans leurs comptes pour rassurer le marché.

La Caisse d'épargne espagnole Caixa Galicia annonce ce mercredi avoir provisionné 78 millions d'euros en prévision des difficultés de son débiteur Martinsa-Fadesa, dans un communiqué transmis à l'autorité espagnole des marchés (CNMV). Banco Popular, tout en refusant, comme Caix Galicia, de dévoiler le montant de sa créance auprès de Martinsa-Fadesa, a annoncé avoir provisionné 100 millions d'euros. De son côté, la Caisse d'épargne La Caixa a provisionné 192 millions d'euros pour une créance de 700 millions d'euros.

Pour sa part, Caja Madrid a annoncé mardi soir avoir provisionné 271 millions d'euros. Sa créance serait de près de 1 milliard d'euros. Le total se monte donc à ce jour à 641 millions d'euros.

Le ministre de l'Economie espagnol, Pedro Solbes, s'est déclaré, aujourd'hui, réticent à ce que le secteur public secoure des entreprises privées lors d'une intervention à la radio Punto Radio. "Je ne suis pas excessivement partisan de l'entrée en scène du secteur public pour résoudre les problèmes du secteur privé. (...) Cela revient à utiliser les impôts payés par les citoyens pour résoudre les problèmes d'une entreprise qui est en difficulté en raison de la malchance ou des changements de circonstances".

Pedro Solbes a défendu la décision de l'Institut du Crédit Officiel (ICO) de ne pas prêter les 150 millions d'euros, rappelant qu'il était soumis à des règles strictes qui excluent de prêter pour le capital circulant et dans l'investissement immobilier.

La nouvelle, mardi 15 juillet de la cession de paiement de Martinsa-Fadesa, a effrayé les investisseurs à la Bourse de Madrid, par crainte de contagion à d'autres promoteurs et aux banques créancières. Mais le ministre de l'Economie a estimé que la situation espagnole ne présentait pas de risque "systémique" mettant en péril tout le système financier, comme cela peut être le cas aux Etats-Unis.

"Je pense que tout cela va être digéré progressivement" et il ne faut pas tirer de la situation de Martinsa-Fadesa "la conclusion que d'autres entreprises seront affectées de manière identique. Toute entreprise a ses caractéristiques".

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